CARTES. Colère des agriculteurs, action des taxis : suivez le trafic en temps réel en Pays de la Loire

Après un samedi de forte mobilisation notamment sur le Pont de Noirmoutier et à La-Roche-sur-Yon avec des barrages filtrants, les syndicats agricoles souhaitent intensifier les manifestations en début de semaine prochaine. Notamment au programme, des actions qui visent le secteur de la grande distribution. Le point avec nos cartes interactives.

Alors que le Premier ministre Gabriel Attal s'est de nouveau rendu dans une exploitation agricole en Indre-et-Loire ce dimanche à la rencontre des agriculteurs, ceux-ci ne relâchent pas leur mobilisation dans la région.

Le Premier ministre a annoncé envisager des "mesures supplémentaires" pour lutter contre la concurrence déloyale.

En visant sans la nommer le secteur de la grande distribution. Certains agriculteurs semblent le prendre au mot.

Un blocage pacifique en Loire-Atlantique

Des agriculteurs et des viticulteurs du secteur de Clisson et d’Aigrefeuille accompagnés de communes voisines ont organisé une manifestation ce lundi 29 janvier.

Un premier convoi s'est rendu tôt ce lundi matin au Leclerc de Clisson "pour faire un barrage filtrant".

"On vise la grande distribution dans son ensemble", expliquait dimanche Anthony Fabié, producteur laitier sur la commune de Saint-Hilaire-de-Clisson en Loire-Atlantique, "en fait, c'est l'image de la grande distribution, c'est pas l'enseigne qu'on vise" .

Il possède soixante vaches laitières dont le lait est envoyé à Lactalis. Son exploitation compte une centaine d'hectares. Il travaille avec un apprenti et une salariée à mi-temps.

"Nous, ce qu'on veut, c'est faire prendre conscience à la population qu'on existe et qu'on a besoin d'eux pour pouvoir vivre" explique-t-il.

Et l'agriculteur a bien insisté sur le caractère pacifique de l'opération : "on n'y va pas pour casser, on n'y va pas pour déranger les gens, on y va pour vraiment communiquer".

"Pour nos produits, des prix, pas le mépris"

En début de matinée, une quinzaine de tracteurs s'est donc rassemblée devant le Leclerc de Clisson. Des agriculteurs ont pu rentrer dans le supermarché pour échanger avec le directeur autour d'un café. Au coeur de leurs discussions : le contrôle des prix.

La direction du magasin a été prévenue en amont, le supermarché reste ouvert et accessible malgré des barrages filtrants sur les parkings voisins.

Sur les pancartes et affiches installées sur les tracteurs, des slogans évocateurs : "Pour nos produits, des prix, pas le mépris", ou encore "qualité bradée, revenus dégradés, "pas de pays, sans agri"

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L'idée de la mobilisation est d'attirer l'attention des consommateurs sur le juste prix des produits issus de l'agriculture française.

En gros on prend une brique de lait demi-écrémé qui est vendu à l'oeil à 1 euro du litre dans le commerce. Vu que c'est du lait demi-écrémé on mutiplie par deux. Ca fait comme si l'industriel vendait un litre de lait entier à 2 euros. Nous pendant ce temps-là on vend à 40 centimes du litre

Anthony Fabié

Producteur laitier

"On nous donne des miettes pour essayer de nous faire taire, pour essayer de calmer le jeu" analyse amer cet exploitant agricole installé dans le vignoble nantais.

Quand les prix d'achat baissent, les prix de revente ne baissent jamais. Nos marges sont toujours les mêmes.

Frédéric Heurteau

Vigneron à Monnières

Mobilisé, Frédéric Heurteau, un vigneron installé à Monnières, est aussi un peu résigné. "Ça ne gêne pas la grande distribution, si elle ne trouve pas de produits en France de prendre des produits à l'étranger. Donc quelles solutions ? Le commerce de proximité ? Pendant le covid, ça a fonctionné, mais ensuite ça s'est essoufflé."

"C'est aussi compliqué pour nous parce qu'un producteur n'est pas forcément commerçant. Le temps qu'on passe sur nos exploitations, agricoles ou viticoles, est trop important pour passer du temps à faire du commerce et à négocier nos prix. Et puis avoir ce sens du commerce et ce temps, ce n'est pas donné à tout le monde," se confie Frédéric Heurteau.

Parmi les manifestants à Clisson, Jean-François Baron, vigneron également installé à Monnières. Rejoindre le mouvement a été pour lui une évidence.

"Je travaille avec ma femme qui se charge de l'administratif. Sans ma femme, ce serait très compliqué, car il y a beaucoup de normes, beaucoup de paperasse entre la viticulture, la MSA, France AgriMer...Ça nous prend plusieurs heures par jour, c'est autant de temps en moins dans nos vignes. On est pour de la simplification administrative. On fait partie de l'Union européenne, et on veut avoir les mêmes normes que les autres pays européens. Autre malaise : notre retraite. Travailler une très grande partie de ma vie pour toucher 900 euros de retraite, c'est inadmissible."

Dès ce week-end après les annonces du gouvernement, les syndicats FNSEA 44 et JA 44 ont décidé de poursuivre leurs mobilisations à travers le département.

Depuis hier, dimanche, et ce lundi, plusieurs points de filtrage sont organisés.

  • Nord-ouest : blocage de la N165 vers la Roche Bernard, dès 20h30 dimanche avec les agriculteurs du Morbihan. 
  • Chateaubriant : opération escargot autour de grandes surfaces, ce lundi à partir de 11h30.
  • Nozay : opération escargot pour rejoindre l’action à Chateaubriant. 
  • Sud-Loire : action au péage du Bignon (A83) à partir de 11h30. 

En ce lundi après-midi, le compte X @A11Trafic signale une manifestation en cours à la barrière d'Ancenis, entre Nantes et Angers.

  

Les taxis dans la danse

Inquiets par la nouvelle convention de la Caisse d'assurance maladie sur les transports sanitaires, les chauffeurs de taxis manifestent ce lundi 29 janvier. Des délégations devraient être reçues par la préfecture de Loire-Atlantique et la CPAM au cours de la journée.

"C'est malheureux d'en arriver là, il n'y a que la rue pour se faire entendre", déplore Jérôme Bernouis, chauffeur de taxi.

Président de la chambre professionnelle des artisans taxis de Loire-Atlantique, il est ce lundi 29 janvier en tête de l'opération escargot menée par la profession sur le périphérique nantais, au sud de la métropole.

LIRE AUSSI. Opération escargot des chauffeurs de taxi ce lundi 29 janvier sur le périphérique de Nantes

La situation en temps réel en Loire-Atlantique

En Maine-et-Loire, les automobilistes appelés à la prudence

Ce lundi matin, Vinci Autoroutes annonce que "la circulation est maintenant impossible sur l'A11 entre Seiches-sur-le-Loir et Durtal dans les 2 sens de la circulation".

  • Blocage de l'autoroute A11 dans le sens Paris -> Nantes entre Durtal et Pellouailles-les Vignes : sortie obligatoire à l'échangeur n°11, déviation par la RD 323 et entrée sur l'A11 à Pellouailles-les-Vignes au niveau de l'échangeur n°13
  • Blocage de l'autoroute A11 dans le sens Nantes -> Paris entre Seiches-sur-le-Loir et Durtal: sortie obligatoire à l'échangeur n°12 et entrée sur l'A11 à l'échangeur n°11

Sur place, les agriculteurs mobilisés au niveau de Durtal sur l'A11 ne cachent pas leur amertume et leur colère. "On tique sur les prix du gazone non routier (ou GNR) et les périodes de taillage des haies qui sont de plus en plus courtes. Ca devient impossible de gérer tout ça. j'ai des gars que je paie toute l'année et pourtant tout leur travail n'est regroupé que sur une toute petite période et c'est impossible de tout faire", explique Médéric Sauvage, gérant d'une entreprise de travaux agricoles.

La préfecture du Maine-et-Loire annonce que plusieurs manifestations d'agriculteurs perturbent la circulation en d'autres points du départements :

  • Beaufort-en-Anjou, Mazé-Millon et Loire-Authion: opération "escargot" sur la D347 de Beaufort à Corné
  • Corné (Loire-Authion) :à la suite de l'opération "escargot", blocage sur la D347 sur le segment borné par les croisements avec la D82 et la D61
  • Angers : perturbations sur l'A11 au niveau de la sortie Angers centre (échangeur n°15), ralentissements sur les voies des berges dans le sens Paris > Nantes et perturbations dans le centre-ville à compter de 11 h.
  • A87 au niveau de Cholet:  blocage de la circulation dans les deux sens entre Chemillé-en-Anjou (échangeur n°25) et Cholet Sud (échangeur n°27). Echangeur n°26 (Cholet Sud) bloqué. Trafic dévié par la RD160.

La préfecture appelle les automobilistes" à la plus grande prudence" et leur demande de reporter leurs "déplacements dans les secteurs concernés"  et de privilégier "les transports en commun ainsi que le télétravail, quand c’est possible".

La situation en temps réel en Maine-et-Loire

Doubler le nombre de points de blocage en Vendée

Les agriculteurs vendéens ont prévu de continuer leurs actions ce lundi. En ce milieu d'après-midi, le péage de La Verrie est bloqué, empêchant la circulation vers Cholet et Angers. la gendarmerie a fermé la voie.

Mardi 30 janvier, la confédération paysanne de Vendée a prévu de se rassembler devant la préfecture  de la Roche-sur-Yon à 17 heures.

Ils ont déjà effectué plusieurs actions à destination de la grande distribution ce dimanche.

Notamment au Poiré-sur-Vie où une trentaine d'agriculteurs se sont rassemblés devant le Leclerc de la commune où ils ont contrôlé l'origine des produits.

Selon le responsable départemental de la FDSEA de Vendée, un blocage de la plateforme logistique Système U ouest située à Fontenay-le-Comte était prévu dès dimanche soir.

Cet entrepôt géant de 28 000 mètres carrés fournit en produits frais plus de 60 magasins du groupe en Vendée, mais aussi en Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres.

Un blocage de l'autoroute A87 qui relie Les Sables-d'Olonne à Angers via La Roche-sur-Yon et Cholet est également prévu au niveau de Mortagne-sur-Sèvre et une opération péage gratuit à Boufféré dès ce dimanche soir.

Il n'y a pas eu de changement de logiciel aujourd'hui. On attendait un message fort sur la souveraineté alimentaire et ça n'a pas été le cas

Brice Guyau

président de la FDSEA de Vendée

"La mobilisation va s'intensifier largement la semaine prochaine" annonce Brice Guyau, le président de la FDSEA de Vendée.

L'objectif affiché de la FDSEA est de doubler le nombre de points de blocage effectués la semaine dernière qui était de 7 points officiellement recensés par le syndicat agricole dans le département.

Ils ont notamment prévu des points de blocages à Boufféré, Fontenay-le-Comte et Challans.

En ce lundi matin, les agriculteurs ont reçu un soutien peu banal, celui de Mgr Jacolin, l'évêque de Luçon.

"Je veux, en mon nom et celui de toute l’église en Vendée, les remercier de nous nourrir". L'évêque "n’oublie pas ces jours-ci les marins-pêcheurs de notre département à qui il est demandé de rester à quai durant un mois alors que les autres pêcheurs de l’Europe peuvent continuer à venir pêcher dans le Golfe de Gascogne".

"Que des mesures plus adaptées à protéger l’environnement puissent être trouvées en concertation avec eux", poursuit-il.

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La situation en temps réel en Vendée

Des blocages dès dimanche en Sarthe

En Sarthe, après la mobilisation du vendredi 26 janvier au Mans, les troupes restent mobilisées.

Dans un communiqué en date du dimanche 28 janvier, les Jeunes Agriculteurs de Sarthe annoncent la mise en place d'un "blocage de tous les camions contenant des produits étrangers" dès dimanche à partir de 20h aux ronds-points d'Auvours et d'ouest-park à Bailleul en Sarthe. A11 (@A11Trafic) January 29, 2024

La situation en temps réel en Sarthe

En Mayenne également, la mobilisation reste de vigueur dans les nombreux messages conjoints des deux syndicats FDSEA et Jeunes Agriculteurs où les agriculteurs se mettent notamment en scène face aux tracasseries administratives.

"Place aux actes, les belles paroles, on n'en veut plus" résume cet éleveur de bovins et de porcs mayennais dans une vidéo à la symbolique claire comme de l'eau de roche.

La situation en temps réel en Mayenne

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