Replanter de la vigne à Montfort (04) voilà le pari d’un couple passionné par la viticulture. Les Bergeries de Haute-Provence relancent la culture de la vigne sur un terroir viticole oublié mais prometteur.
Le projet est audacieux : replanter de la vigne sur les coteaux de Montfort à 560 mètres d’altitude. En 4 ans, 11 cépages différents ont été plantés sur 6 hectares, un pari lancé il y a 4 ans par un ancien sommelier passionné par la vigne et le vin.
Pour Jean-Luc Monteil et Eloïse Massot, c’est aussi faire renaître un terroir viticole oublié depuis plus de 100 ans.
« Il y avait vraiment un savoir-faire et une qualité qui était reconnue, en Avignon à l’époque des Papes ou sur les grandes tables parisiennes. A l’époque, on comparait le vin des Mées à celui de Châteauneuf-du-Pape. »
Premières bouteilles
La première cuvée des Bergeries de Haute-Provence a été mise en bouteille la semaine dernière. Dans ce domaine en bio, on vendange à la main et un professionnel suit la vinification. Blanc ou rosé, rouge à partir de cet automne, ses vins sont à l’image de la région. Pierre Guérin est œnologue ; pour lui l’essentiel est dans le terroir et l’ensoleillement.
« On a un équilibre entre une très grande maturité et une grande fraîcheur. C’est lié au sol proprement dit mais aussi au climat. »
Certaines cuvées sont élevées dans des amphores, une technique qui permet au vin de vieillir sans prendre le goût du bois d’un tonneau.
Autrefois des vignes en Haute-Provence
Les seules communes des Mées et de Montfort cultivaient, par le passé, plus de 1000 hectares de vigne. Aujourd’hui la totalité du département des Alpes-de-Haute-Provence n’en compte que 750 hectares.
En cette saison, la taille des vignes se termine. Ces jours-ci, il faut lutter contre les gels de printemps qui pourraient compromettre la future récolte. Pour l'heure, les vignes ne sont pas touchées et les vignerons croisent les doigts.
Oenotourisme en Haute-Provence
Au-delà de la production de vin, ce petit domaine viticole est le premier domaine oenotouristique des Alpes-de-Haute-Provence. Les gens qui y séjourneront pourront aussi visiter le chai, goûter les vins - avec modération - et profiter d’un paysage planté de vignes et d’oliviers.
Si Jean-Luc et Eloïse ont été les premiers à replanter de la vigne, ils pourraient bien donner des idées à d’autres agriculteurs : D’autres parcelles environnantes devraient prochainement être plantées et augmenter ainsi la surface viticole des Alpes-de-Haute-Provence.