Mobilisations propalestiniennes : "Le mouvement ne peut que s’accroître", à Aix-en-Provence, pas de blocage, mais des étudiants préoccupés

Alors que l'exécutif durcit le ton face à la mobilisation étudiante pro-Gaza, des militants tentent de mobiliser les campus Aixois. Une manifestation s'est tenue devant Sciences Po jeudi soir.

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"Gaza, la jeunesse est avec toi !" Une centaine de personnes s'époumone sous les fenêtres de Sciences Po, au cœur du centre historique d'Aix-en-Provence. Une manifestation à l'appel d'un collectif d'étudiants de soutien à la Palestine, ce jeudi 2 mai. Dans la ville, les étudiants sont mobilisés mais aucun blocage n'est prévu. Une nouvelle assemblée générale mardi doit décider de la suite du mouvement.

"Nous voulons apporter notre soutien"

Ce jeudi, le mot d'ordre était au "cessez-le-feu immédiat" à Gaza et "l'arrêt du génocide". Les manifestants demandent également à l'administration de mettre fin à son partenariat avec l'université Reichmann de Tel-Aviv.

Le rassemblement se déroule dans le calme. Il s'inscrit dans un cadre national de mobilisation tendu. À Lille, l'école de journalisme et l'Institut d'études politiques (IEP) sont bloqués depuis jeudi. Ce vendredi, les forces de l'ordre sont intervenues pour évacuer les étudiants qui occupaient Sciences Po à Paris et Lyon. "La fermeté est et restera totale" a fait savoir le Premier ministre Gabriel Attal.

"Nous voulons apporter notre soutien à Sciences Po Paris, à Toulouse, à Reims, à tous les campus", clame un étudiant aixois dans un mégaphone. Peu avant la manifestation, les portes de l'entrée principale, donnant sur la rue Gaston de Saporta, ont été fermées.

"Le blocage n'a pas été décidé"

"L'administration avait sans doute peur qu'on vienne occuper les locaux. Mais ce n'est pas ce qui a été décidé", affirme Lamine Benmaa, étudiant à Sciences Po Aix, également militant de la France Insoumise.

Une nouvelle assemblée générale mardi doit décider de la suite du mouvement. Ces réunions sont très encadrées par l'administration de Sciences Po Aix, qui souhaite éviter la participation de militants extérieurs.

Parmi les manifestants, quelques-uns sont étudiants à Aix-Marseille Université. Le Collectif étudiant pour la Palestine, revendiquant une trentaine de membres, anime la mobilisation sur les différents campus. Mais pour l'instant pas question de blocage en cette période de vacances et de révisions.

"Ca n'a aucun sens de bloquer une fac vide, ou pendant les partiels. Ça va plus nuire qu'autre chose", estime Adam, étudiant en lettres. Il déplore ce qu'il appelle de la "censure pure et dure" de la part de la direction de l'université.

Des réunions interdites par l'Université

"Il nous est interdit de nous organiser dans les locaux de la fac. Nous sommes étudiants, et nous devons organiser nos actions en dehors de l'université." En mars dernier, une conférence du porte-parole de l'Union Juive pour la paix Pierre Stambul n'a pu se tenir dans les locaux de la faculté de lettres, comme prévu par le collectif. "Il a littéralement tenu sa conférence à la porte de l'Université", déplore Adam. 

De son côté, l'université se défend de censure et met en avant le respect de la réglementation liée à la sécurité attentat. Elle impose notamment de reporter les événements "liés à des sujets sensibles."

Le collectif des étudiants prévoit d'organiser de nouvelles actions, comme un gala de soutien à Gaza, qui se tiendra à Marseille. Pour Adam et la plupart de ses camarades, le mouvement de soutien à la Palestine est leur première action militante.

Lamine Benmaa partage ce constat. "C’est assez inédit, les étudiants mobilisés ne sont pas syndiqués ou membres d’associations. Ce sont des personnes qui ne sont pas dans les cercles militants. C'est une bonne chose : le mouvement ne peut que s’accroître."

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