Deux ans après l'incendie d'une déchèterie illégale à Saint-Chamas qui a duré six semaines, où en est-on ?

Il y a deux ans, un énorme incendie avait duré six semaines sur le site d'une décharge illégale à Saint-Chamas dans les Bouches-du-Rhône. Depuis des tonnes de déchets sont toujours présents. Entre le 11 décembre 2023 et le 5 janvier 2024, une nouvelle opération d'enlèvement a eu lieu. Cela a permis de retirer 1 200 tonnes de détritus calcinés sur les 30 000 mètres cubes présents lors de l'incendie.

Des monticules de matériaux brûlés reposent toujours sur cet entrepôt de stockage illégal. Depuis deux ans, les habitants de Saint-Chamas passent devant ces montagnes de plastique, pneus, bois et autres gravas calcinés amassés-là dans le cadre d’un vaste trafic de déchets. Restent sur place 12 800 tonnes dont l’évacuation est estimée à 3 millions d’euros. Qui va gérer le déblaiement ? Qui va payer ? Rien n’est acté car le terrain sur lequel ils se trouvent est privé. Entre le 11 décembre 2023 et le 5 janvier 2024, 1 200 tonnes ont été retirées, soit 8% de la surface totale.

Rappel des faits

Le 26 décembre 2021, le site de la société Recyclage Concept 13, situé sur la commune de Saint-Chamas (13), a été le siège d'un incendie de grande ampleur qui a duré près de six semaines, en dépit des moyens importants déployés par les pompiers du département.

Ce site, théoriquement destiné au tri de déchets en vue de leur valorisation, avait accumulé en toute illégalité près de 30 000 m3 de déchets d’activités économiques, situation qui a motivé une mise en demeure préfectorale le 14 décembre 2021. 

Dans le cadre de la gestion immédiate du sinistre, de premières évacuations de déchets ont été opérées par les pouvoirs publics, notamment avec l’appui de la Métropole Aix-Marseille-Provence, en vue de faciliter l’intervention des pompiers. Depuis, l’État a prononcé des sanctions administratives à l’encontre de l’exploitant, destinées à l’évaluation de l’impact de l’incendie et à la remise en état du site.

Une action en justice est en cours dans le cadre de ce trafic de déchets.

"La présence de déchets attire d'autres déchets"

Bruno Ascione habite et travaille à proximité du site. Pour ce riverain et professionnel de la zone, il y a urgence à mettre en place des solutions pérennes. "La présence de ces déchets attire d'autres déchets. Il y a des gens qui prennent cela pour une déchetterie sauvage. Dernièrement, il y avait un canapé en bord de route", déplore Bruno Ascione. Toute en rappelant que "la vraie déchetterie de Saint-Chamas est seulement à quelques mètres de là".

L'État tente de reprendre la main

L’exploitant étant défaillant, l’État a mandaté l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) pour la réalisation d’une étude environnementale. 

Cette étude a montré qu’il n’y a pour l’instant pas de traces de pollution dans l’air, les sols et les nappes phréatiques. Toutefois, pour les habitants de Saint-Chamas, la pollution visuelle est toujours là.

"En vue de sécuriser le site, une opération complémentaire d’évacuation de près de 1 200 tonnes de déchets vers une filière adaptée, a débuté le 11 décembre 2023, sous la maîtrise d’ouvrage de la DREAL PACA", annonce la préfecture de région.

"Les travaux se sont terminés le 5 janvier 2024. Compte tenu de l’insolvabilité de l'exploitant, cette opération est intégralement prise en charge par l’État".

Dans son communiqué, la préfecture tient à souligner que "les services de l’État, en particulier l’Inspection des installations classées de la DREAL, ainsi que les services judiciaires, sont pleinement mobilisées dans la lutte contre les malversations en matière de gestion de déchets d’activités économiques dans la région PACA".

Racheter le terrain pour le dépolluer complètement

L'exploitant, n'est pas en mesure de procéder à l'enlèvement des déchets. L'idée serait de racheter le terrain.

"Il faut impérativement, que la collectivité soit propriétaire du terrain", selon Didier Kelfa, maire DVD de Saint-Chamas.

Pour l'édile, il n'y a pas beaucoup d'alternatives possibles.

"Si nous n'arrivons pas à nous entendre avec le propriétaire, dans tous les cas nous serons obligés de lancer une déclaration d'utilité publique pour nous permettre de faire une expropriation, pour récupérer le terrain et ensuite le déblayer".

Une étape incontournable pour obtenir les financements nécessaires en vue d’assainir le terrain, selon le maire de la commune :" nous pourrions demander des aides, à travers différentes subventions, auprès de l'Etat, mais aussi d'autres organismes. Nous pourrions ainsi, déblayer et remettre ce terrain à vocation économique car nous en manquons cruellement dans notre territoire".

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