CARTE. Narcotrafic à Marseille : les règlements de comptes se déplacent des quartiers nord vers le centre-ville

Le meurtre d'un chauffeur VTC, de 37 ans, père de trois enfants, victime innocente de la guerre des clans à Marseille, a marqué les esprits. Une balle perdue en quelque sorte, comme celle qui a tué Socayna qui étudiait tranquillement chez elle. Si les règlements de comptes étaient plutôt ciblés et contenus sur les points de deal des quartiers nord, depuis deux ans le reste de la ville n'y échappe pas et plus précisément le centre-ville.

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Nessim Ramdane est mort, tué alors qu'il était innocent, pris dans une guerre des gangs qui ne le concernait pas. Des gangs qui se font la guerre dans Marseille, employant des jeunes mineurs et n'hésitant pas à tuer froidement pour n'importe quel motif. Avec ce nouveau phénomène apparaît aussi, une délocalisation des règlements de comptes. Plutôt historiquement cantonnés dans le nord de la ville, les meurtres se sont déplacés. Le quartier de la Belle de Mai est devenu depuis deux ans un lieu d'extrême violence. Deux clans en particulier se font la guerre, la DZ Mafia et le clan Yoda. Dans leur opposition, d'autres patrons de points de deal lucratifs de la ville s'allient dans un camp ou dans l'autre. Les fusillades évoluent justement, au gré de ces alliances, qui se font et se défont, laissant parfois des périodes d'accalmie avant que les balles ne retentissent et que l'on continue le décompte macabre.

"C'est un quartier, un point de deal qui est visé"

En 2023, les morts et blessés par armes à feu, étaient majoritairement localisés dans les quartiers nord, mais déjà l'émergence du 3ᵉ arrondissement se faisait sentir, en particulier dans la cité Félix Pyat.

>>> A lire aussi : CARTE. Reglements de comptes : dans quels quartier ont eu lieu les narchomicides à Marseille en 2023

Il semblerait qu'en 2024, mais l'année n'est pas finie, que les "narchomicides" ont de plus en plus lieu dans le centre-ville. Au 7 octobre, 2024, on compte près de 21 morts par armes à feu et huit ont eu lieu dans les quartiers nord, et plus précisément dans le 13ᵉ arrondissement, surreprésenté avec cinq homicides. 

Le troisième arrondissement arrive en deuxième position de ce classement macabre, devenu le terrain de règlements de comptes avec six morts violentes, dont la dernière en date, celle d'un innocent, ce vendredi 4 octobre dernier. D'une manière générale, Le 9ᵉ, le 10ᵉ arrondissement et le 2ᵉ aussi sont en proie à des scènes d'une extrême violence. 

Même si cette année, semble plus calme que l'an dernier, il n'empêche que les auteurs et victimes sont de plus en plus jeunes, un phénomène qui soulève une question, comme l'a évoqué ce 6 octobre dernier, le procureur de la République Nicolas Bessone. 

>>> À lire aussi : "Maintenant, j'ai peur, surtout des jeunes", les chauffeurs de VTC  à Marseille inquiets après la mort de l'un d'entre eux

La délocalisation avec Ubershit

Selon une source policière, "il ne faut pas regarder les règlements de compte que par quartier, ou par arrondissements, il faut plutôt comprendre qui tient les points de deal, et où pour comprendre ce qui se passe. Par exemple, la DZ mafia, tient les points comme Château Saint-Loup, Bassens, Kalliste, Les marronniers, alors que le clan dit "des Black", l'équipe de Félix Pyat, est du côté du clan Yoda et tient le lucratif point du moulin de mai dans le 3e".

Dans cette guerre des réseaux, où le but est de s'approprier les points de deal les plus importants de la ville, "parfois ça tire, juste pour faire de l'intimidation, pour dire [on est là], ou en guise d'avertissement. Parfois, les tués ne sont pas visés à proprement parler, c'est un message à faire passer", précise cette source policière".

"La DZ mafia est une pieuvre, et ses tentacules dépassent de loin les frontières de Marseille, alors oui, on peut aisément se dire qu'elle dépasse aussi les limites des arrondissements. Des jeunes de Marseille vont tuer dans d'autres départements, et inversement", explique cette source.

"La DZ mafia est le supermarché de la drogue et veut bouffer les épiceries de quartiers, et des gangs tentent de résister, et dans les deux cas, on se sert de jeunes mineurs écervelés. Ils sont prêts à tuer, sans repères, et ils ne comprennent pas qu'ils ne passeront pas entre les mailles du filet", détaille cette source policière.

Autre phénomène, la progression des Ubershit, "c'est ce qui conduit au Uber Shit, car l'acheteur a peur de venir dans ces quartiers, donc les vendeurs se rendent auprès de l'acheteur, d'où la délocalisation", précise cette source policière.

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