"Elle a hurlé de joie" : Nathalie, atteinte d'un handicap moteur cérébral portera la flamme olympique par la pensée à Marseille

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Jeudi 9 mai, la flamme olympique déambulera dans les rues de Marseille, grâce à des porteurs. Parmi eux, Nathalie Labrégère, atteinte d'un handicap moteur cérébral. Elle portera la flamme grâce à une innovation marseillaise qui lie intelligence artificielle et interface neuronale.

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Après son arrivée à Marseille, la flamme olympique qui débarque le 8 mai, fera le tour de la ville d’est en ouest et du nord au sud, au bras des porteurs. Parmi eux, Nathalie Lebrégère, atteinte d'un handicap moteur cérébral. Grâce à une innovation de la start-up marseillaise Inclusive Brains, qui développe une nouvelle génération d'interfaces neurales alimentées par l'intelligence artificielle (IA) générative, Nathalie pourra porter la flamme olympique.

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Une interface cerveau-machine qui s’adapte aux personnes

Ce projet porte le nom de Prometheus. Il s’agit d’une nouvelle forme d'interface cerveau-machine développée pour traduire diverses données neurophysiologiques telles que les ondes cérébrales, l'activité cardiaque, les expressions faciales et les mouvements oculaires en commandes mentales. Cette technologie novatrice vise à aider les personnes ayant des limitations physiques, telles que l'incapacité à utiliser leurs mains ou à parler, à accéder à des postes de travail, des appareils connectés et à naviguer dans des environnements numériques sans recourir à la saisie clavier, à l'interaction tactile ou aux commandes vocales.

"C’est l’interface cerveau-machine qui s’adapte aux personnes, et non l’inverse. Quand vous achetez une voiture ou un téléphone, c’est vous qui vous adaptez à lui, là, c'est le contraire", souligne Olivier Oullier, l’un des fondateurs d’Inclusive Brains. En combinant l’IA générative et les interfaces cerveau-machine, la start-up, créée en 2022, espère améliorer l’inclusion des personnes ayant perdu la capacité d’utiliser leurs mains à la suite d'accidents de la vie ou de maladies neurodégénératives.

Contrôler par la pensée

Concrètement, la technologie Prometheus permet de contrôler un exosquelette de bras par la pensée, ou en clignant des yeux, en serrant la mâchoire ou à l’aide de certaines expressions faciales, en fonction de leurs capacités et de leurs besoins. C’est comme ça que Nathalie pourra porter la flamme olympique le 9 mai. Sur un fauteuil motorisé, ils ont installé des exosquelettes de bras et développé une solution spécialement adaptée à Nathalie. "Elle a une expression faciale quand elle est contente, et c’est celle-ci qui permettra de contrôler l’exosquelette", développe Olivier. Equipée d’électrodes, ce sont les ondes cérébrales, les muscles de son visage ainsi que ses expressions faciales contrôleront l’exosquelette. Une caméra sera fixée sur le fauteuil roulant.

Ce moment, Nathalie le partagera avec son frère jumeau, Denis, qui poussera le fauteuil. "Comme à chaque fois qu’elle souhaite faire quelque chose, je la suis, souris Denis. Porter la flamme, c’est son envie, et c’est important pour moi qu’on prenne en considération son choix. Ce n’est pas notre volonté, c’est la sienne. Elle a hurlé de joie de pouvoir faire ça", rapporte son frère. Entre stress et excitation, à deux jours de porter la flamme avec sa sœur, les émotions se bousculent chez Denis. "Je ne l’imaginais pas, de vivre cela. Ça arrive qu’une fois dans sa vie, d’autant plus avec sa sœur jumelle", témoigne Denis.

Une histoire de famille

Cette histoire familiale touche toute la famille. "On est très fiers, rapporte Guy, le papa des jumeaux. Ils aiment bien partager des moments ensemble, c’est un beau projet réalisé en commun." Pourtant, au début, Guy ne croyait pas que cela serait possible. "On pensait que c’était une utopie. Mais avec tous les essais et l’implication des personnes autour de ce projet, ça va se réaliser."

Cette fierté, elle est partagée par Olivier, le fondateur, lui aussi papa de jumelles. "Voir la famille contente, c’est extraordinaire. Avec Paul Barbaste (co-fondateur), c’est pour cela qu’on se lève tous les matins. Nous avons les mêmes valeurs et ça nous touche. Je n'ai qu’une hâte, c’est d’être jeudi pour être au bord du passage de la flamme, pour applaudir, crier et les soutenir", confie-t-il. Ensemble, ils espèrent pouvoir encore améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap, notamment dans le monde du travail, où elles sont souvent exclues. "Il y a tellement de chose à faire avec l’IA et la neuroscience, autant les faire pour que ça puisse aider les personnes qui en ont besoin", déclare Olivier.

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