Lions, tigres, hippopotame : polémique autour de l'installation du cirque Zavatta Muller à Marseille

L'association de défense des animaux One voice s'inquiète de l'installation à Marseille, depuis une semaine, du cirque Zavatta représenté par la famille Muller. Le directeur se défend de toute maltraitance.

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La polémique revient chaque fois qu'un cirque avec animaux s'installe quelque part. Et pour cause : à partir de 2028, un texte de loi envisage d'interdire la détention et le spectacle d'animaux dans les cirques itinérants. Pour l'instant, le cirque Zavatta se déclare dans son droit quand il donne à voir ses fauves et son hippopotame. De son côté, l'association One voice dénonce le non-respect de la loi du 30 novembre 2021 luttant contre la maltraitance animale. France 3 Provence-Alpes a échangé avec la présidente de cette association et avec le directeur de ce cirque. 

"Des conditions d'enfermement terribles"

Depuis 30 ans, l'association de défense des animaux One voice lutte contre toute forme de maltraitance. Alors lorsque le cirque Zavatta, représenté par la famille Muller, s'est installé en début de semaine à l'hippodrome de Pont de Vivaux, One voice a reçu des vidéos de ses animaux et s'en est inquiétée. Le cirque devrait rester jusqu'au 17 novembre.

L'association a alors publié sur X, des images de lions et tigres en cage, dénonçant : "stéréotypie chez les lions, obésité chez les tigres, absence d'eau". La présidente et fondatrice de l'association, Muriel Arnal, dénonce "des conditions d'enfermement terribles et innommables" et s'inquiète pour "les fauves et l'hippopotame en grande souffrance".

Plus précisément, la défenseuse du bien-être animal souligne que Jumbo, célèbre hippopotame du cirque Zavatta depuis 30 ans, "devrait être dans une piscine d'eau chauffée à 22°C pour répondre aux normes". Or, les images montrent une cuve vide. Et d'ajouter : "l'hippopotame est un descendant de la baleine : il a besoin d'eau et de vivre en groupe. Jumbo a malheureusement vécu toute sa vie seul, enfermé dans un camion".

En 2019, le cirque Zavatta avait été condamné à six mois de sursis et interdiction de détenir des animaux domestiques pendant cinq ans, tient à rappeler Muriel Arnal. 

"J'aime mes animaux"

De son côté, Alexandre Muller, le directeur du cirque Zavatta assure qu'il respecte les conditions de détention des animaux. "Je suis justement en train de donner à manger aux lions", nous précise-t-il au début de notre conversation. Il tient à souligner que l'hippopotame Jumbo est né en captivité en France il y a 38 ans, "chez nous". "Et le conseil d'État nous a donné le droit de le garder", souligne-t-il. En février 2022, la cour administrative d'appel de Lyon a rejeté l'appel formé par l'association One voice. Cette dernière ayant été déboutée de sa demande de retrait de Jumbo du cirque.

Ils se disent protecteurs des animaux mais moi je m'en occupe toute l'année ! J'aime mes animaux.

Alexandre Muller, directeur du cirque Zavatta

France 3 Provence-Alpes

"J'ai gagné trois procès contre One voice ces sept dernières années", assure Alexandre Muller. "J'ai tous les certificats de capacité, de bonne santé, fournis par des vétérinaires" clame-t-il. 

Bras de fer de la légalité

Pour la fondatrice de l'association One voice, la famille Muller est dangereuse et violente. Aussi, même si elle a besoin de vidéos pour regrouper des preuves, elle appelle à la vigilance. "Les gens sont extrêmement inquiets. Il n'y a qu'une faible minorité qui se rend dans des cirques avec animaux", affirme celle qui pointe du doigt un trafic de fauves lucratif. 

Cette famille s'installe partout, tout le temps, de force. Il est difficile de la faire partir et en plus, ce sont de gros pollueurs.

Muriel Arnal, fondatrice de l'association One voice

France 3 Provence-Alpes

De son côté, Alexandre Muller assure avoir obtenu la permission de la préfecture. Il a installé son cirque sur un terrain privé. La municipalité de Marseille n'a donc pas le pouvoir d'intervenir. L'année dernière, la mairie était entrée en conflit avec des cirques plusieurs fois, refusant qu'ils ne s'installent dans la cité phocéenne parce qu'ils présentaient des animaux. Le même conflit revient régulièrement dans différentes villes de France, comme à Nice en février 2023 par exemple.

"En 2028, je les mettrai chez moi"

Jusqu'à 2028, Alexandre Muller compte bien continuer à montrer ses animaux en spectacle dans le cadre du cirque Zavatta. "Dès le premier soir, je suis complet ! 1200 places assises vendues", affirme celui qui indique que recevoir "des coups de fil toute la journée de gens qui veulent être sûrs de voir des animaux."

Ça fait 250 ans que les cirques existent. Chez Zavatta, nous sommes la cinquième génération et nos animaux sont visibles de tous. On les cacherait s'ils étaient malheureux.

Alexandre Muller, directeur du cirque Zavatta

France 3 Provence-Alpes

Et quand l'interdiction sera entrée en vigueur, "je les mettrai chez moi, et j'ouvrirai un cirque fixe à Nîmes". "Ils sont nés en captivité en France, je ne vais pas leur faire faire 15 heures de vol pour retourner je ne sais où !" indique Alexandre Muller. En effet, l'interdiction concernera "le spectacle d'animaux sauvages dans les cirques itinérants". "Il faudrait déjà commencer par interdire la corrida", ajoute le directeur du cirque Zavatta.

En 2020, les dix tigres du dresseur de cirque Mario Masson avaient été saisis par la justice, à la suite d'une campagne de One voice.

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