Mort de Mohamed Bendriss lors des émeutes à Marseille : des vidéos montrent qu'il ne représentait pas de danger pour les policiers

De nouveaux éléments révélés par Libération et Mediapart détaillent le parcours de Mohamed Bendriss, tué lors d'une intervention du Raid dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille. Sa mort a eu lieu lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre.

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Des vidéos enregistrées par des caméras de surveillance de la ville de Marseille, par une riveraine et par le Raid mettent à mal la version policière, concernant la mort de Mohamed Bendriss, 27 ans, dans la nuit du 1er au 2 juillet. Libération et Mediapart publient des enquêtes qui montrent que le jeune père de famille ne présentait aucun danger pour les policiers du Raid.

Les images filmées par la ville et par un véhicule blindé du Raid permettent de suivre Mohamed Bendriss quelques minutes avant les tirs qui ont entraîné sa mort. L'homme circule à scooter et poursuit un homme à pied. Celui-ci, on l'apprendra plus tard, transporte un sac avec des chaussures volées.

Cinq tirs

Les policiers du Raid croisent par hasard leur chemin. Mohamed Bendriss est toujours à scooter. Dans la vidéo filmée par une riveraine, on entend cinq tirs en direction du jeune homme. Des témoins crient "il n'a rien fait, il n'a rien fait".

Au sol, on distingue un objet qui tombe, cela ressemble à une balle de LBD. A L'avant du scooter, les enquêteurs retrouveront une munition de bean bags, un sachet rempli de billes de plomb.

Mohamed Bendriss parvient à s'enfuir à scooter. Les vidéos de surveillance de la ville montrent qu'il roule au milieu de la route. Il a retiré son casque. Il semble recroquevillé.

S'il parvient à rejoindre le domicile de sa mère, il s'effondre devant. Il sera déclaré mort à l'hôpital peu de temps après. L'autopsie conclue que c'est un "choc" au niveau du cœur qui a causé sa mort.

Des policiers mis en examen

Au mois d'août, trois policiers du Raid ont été mis en examen dans cette affaire pour "violences volontaires sans intention de la donner". Deux d'entre eux invoquent la légitime défense, ce que ces nouvelles révélations semblent contredire. Le troisième, dément avoir fait usage de son arme.

Le Raid est une unité d'élite spécialisée dans les prises d'otages et les opérations antiterroristes. Il n'avait jamais été déployé en métropole face à des violences urbaines.

D'autres enquêtes concernent des policiers à la suite des émeutes à Marseille fin juin et début juillet.  Dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet 2023, Hedi, 22 ans, est hospitalisé après avoir reçu un tir de LBD dans la tempe, selon le parquet de Marseille.Une partie de son crâne a dû être amputée, entraînant une incapacité totale de travail de 120 jours.

 Abdelkarim Y., 22 ans, cousin de Mohamed Bendriss, a été visé par un tir de LBD des policiers du Raid, alors qu'il marchait seul à Marseille dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, selon son avocat Me Arié Alimi. Une source judiciaire a confirmé à l'AFP qu'il avait perdu l'usage d'un œil. 

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