Polémique. Salle de shoot à Notre-Dame de la Garde à Marseille : on vous explique pourquoi ce projet n'a jamais existé

Si le débat d'une "salle de shoot" ou Halte soins addictions (HSA) à Notre-Dame de la Garde a suscité de vives réactions à Marseille, il n'en a toutefois jamais été question. France 3 Provence-Alpes vous explique pourquoi.

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Une salle de shoot, va-t-elle vraiment ouvrir au pied de Notre-Dame de la Garde à Marseille ? France 3 Provence-Alpes revient sur les polémiques et les réactions politiques des derniers jours au sujet d'une future Halte soins addictions (HSA).

>> À lire aussi : Projet de "salle de shoot" à Marseille : Comment fonctionne concrètement une "salle de consommation à moindre risque" ?

Une fausse pétition en ligne

Si le débat sur une potentielle salle de consommation à Notre-Dame de la Garde a été lancé, c'est parce qu'une pétition a été mise en ligne sur internet, après l'abandon d'une structure de ce genre en janvier dernier boulevard de la Libération. Les auteurs de celle-ci l'ont intitulée "Transformons la Bonne Mère en HSA (Halte soins addictions)" et l'ont mise en ligne le 12 septembre 2024.

Ils s'adressent à Catherine Vautrin, ministre de la Santé à l'époque, se prétendant "catholiques, pratiquants à Notre-Dame de la Garde". "Voter et prier ne suffit plus. C'est pourquoi nous proposons d'ouvrir ce lieu de santé publique au sein de notre basilique", écrivent-ils, soulignant la nécessité, l'urgence et les bienfaits d'un lieu comme celui-ci avec une diminution d'overdoses et une amélioration de la sécurité pour les riverains. Pour interpeller le public et les acteurs locaux, un faux propos du pape lors de sa venue en septembre 2023 est cité : "Ouvrir une HSA, c'est s'ouvrir à Dieu." En un plus d'un mois, la pétition a recueilli un peu plus d'une centaine de signatures.

Le diocèse n'a jamais été contacté

Si en lisant cette pétition, nous avons l'impression que le projet d'une HSA est déjà lancé à la Bonne Mère, le diocèse certifie n'avoir pourtant jamais eu aucun lien avec les auteurs de cette initiative. "Avant de lancer cette idée, il aurait fallu nous contacter", nous précise le diocèse. Inondé par les appels de fidèles et de pèlerins quant à cette potentielle ouverture dans ce lieu sacré, le diocèse a écrit un communiqué de presse. "Il n’a jamais été question de donner suite à cette idée pour le moins saugrenue", est-il écrit, réfutant toute idée d'un futur projet en son sein.

Un faux projet suscitant des réactions politiques

Cette fausse pétition visant à interpeller les élus locaux a finalement suscité leur réaction ces derniers jours. Interrogé sur le plateau de BFM Marseille ce vendredi 18 octobre, Hassen Hammou, porte-parole EELV (Europe écologie, les verts) a affirmé : "Une grande majorité des Marseillaises et Marseillais conviennent qu'il faut un espace pour que ces personnes soient prises en charge."

Contacté par France 3 Provence-Alpes, il nous assure ne pas connaître les auteurs de cette pétition, mais être toutefois satisfait que le débat de l'ouverture d'une HSA à Marseille soit relancé.

Suite à la prise de position médiatique d'Hassen Hammou, l'extrême droite a elle aussi réagi en mettant en ligne une contre-pétition : "Ils veulent transformer la basilique Bonne-Mère en salle de shoot : dites non !" Recueillant à ce jour plus de 13 000 signatures, Franck Allisio, président du Rassemblement national en Paca nous assure que les "Marseillais ont tranché". "Il faut arrêter ces bêtises et respecter les dimensions religieuses, culturelles et touristiques." Il souligne, en revanche, ne pas être opposé à l'ouverture d'un espace dédié aux personnes consommant de la drogue, mais la nécessité que ce lieu soit dans un hôpital ou dans un institut médicalisé, "comme il en existe déjà à Marseille".

Le projet de HSA à Marseille est toujours à l'étude

Michèle Rubirola, première adjointe à la mairie de Marseille et travaillant sur les questions de santé publique nous affirme ne pas avoir été mêlée à cette initiative, mais insiste sur l'importance de ne pas "tourner ce projet en dérision". Elle explique que Notre-Dame de la Garde n'est pas le lieu idéal pour que cette structure voie le jour. "Il faut l'installer près de Saint-Charles, de la Libération et de Noailles, le triangle d'or du centre-ville, là où se trouve le plus d'usagers."

Une HSA devait déjà ouvrir dans le 5ᵉ arrondissement en 2019, puis dans le 1er arrondissement en 2023 et enfin au 110 boulevard de la Libération, une idée abandonnée en janvier 2024, suite à une décision défavorable au terme d'une réunion du comité de pilotage. L'élue nous assure toutefois que le projet est loin d'être abandonné et que de nouvelles alternatives sont actuellement en discussion.

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