Municipales : éléments sur l'abstention record dans les Alpes-Maritimes et le Var

Trois mois après un premier tour déjà chamboulé par la crise du coronavirus, le deuxième tour a de nouveau été marqué ce dimanche par une abstention record, autour des 60%. Alpes-Maritimes et Var n'y échappent pas.

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Comme partout en France, le vainqueur de ce second tour retardé des élections municipales, c'est l’abstention.
Elle a atteint ce 28 juin 64,71 % dans les Alpes-Maritimes. L’abstention et le confinement ne semblent pas avoir vraiment profité, comme on tendait à le croire, aux maires sortants.

Dans les Alpes-Maritimes

Malgré des précautions sanitaires exceptionnelles et le port du masque obligatoire dans les bureaux de vote, on le voit entre les deux tours, nombre d'électeurs ne se sont pas déplacés. Peut-être par peur ou par facilité.
Interrogés par franceinfo, Vincent Tiberj, sociologue spécialiste du vote à Sciences Po Bordeaux précise :
"Au premier tour, les sondages montraient que les seniors", plus vulnérables au virus, "s'étaient moins déplacés qu'habituellement".
Ce fort taux n'aura pas profité au Rassemblement National. Le parti de Marine Le Pen espérait gagner de nouvelles villes comme Vallauris et La Trinité.
A La Trinité, Philippe Carlin son candidat avait obtenu le 15 mars 16,93 %. La ville avait basculé à gauche avec l'élection de Ladislas Polski avec  59,56 % au premier tour.

A Vallauris-Golfe Juan, Lionel Tivoli, patron départemental du RN s'est contenté d'un petit 9% ce 28 juin.
A Nice, Philippe Vardon ne change pas non plus la donne locale. Le maire sortant est réélu. Avec 72,25%, la ville affiche un des taux les plus élevés de ce département traditionnellement à droite. L'abstention y est donc supérieure à la moyenne du département (64,7% dans les Alpes Maritimes) et à la moyenne nationale (59%) qui constituent pourtant déjà des records historiques.

L'opposant socialiste Patrick Allemand, estime lui que cette abstention "est le fait majeur de ce second tour de l'élection municipale de Nice"

C'est inquiétant. C'est un échec profond pour la démocratie locale. C'est aussi l'instrument de mesure de leur exaspération, du désamour des Niçoises et des Niçois envers leur classe politique. Le sentiment que cette élection était jouée d'avance, l'absence d'une solution alternative républicaine crédible n'a pas contribué à séduire les abstentionnistes et à les convaincre de sortir de chez eux.

Patrick Allemand Président de « Nice au Cœur 

 Dans le Var 


Dans ce département, le RN n'a pas non plus fait basculer des communes à son avantage. On note, la réelection du maire d'extrème droite de Cogolin mais non investi par le RN. Dans sa ville, l'abstention "n'est que" de 47,2 % .
Le RN perd Le Luc, une municipalité conquise en 2014. L'abstention pour ce second tour était ici de 55, 3%. Si bien que le parti de Marine Le Pen va gérer comme en 2014 une dizaine de villes
de plus de 10.000 habitants en France, auxquelles s'ajoutent une poignée de villes plus petites.
Parmi les villes varoises au fort taux d'abstention, Hyères avec 60,02% .
 
Comparativement aux autres tendances politiques, la République en marche semble ici avoir beaucoup moins subi les effets de l’abstention et de la dispersion des voix entre les deux élections.
Le taux d'abstention s'élève à 62% à La Seyne-sur-Mer. La deuxième ville du Var en nombre d'habitants, bascule à droite ce dimanche 28 juin et voit la candidate de droite Nathalie Bicais battre Marc Vuillemot, le maire sortant de gauche. 

Selon la politologue Christine Pina, "lors des élections municipales, le taux d'abstention est toujours plus fort au second tour. " Rien de surprenant donc dans ces résultats.
Mais on peux se demander quelle légitimité auront partout en France ces maires et conseillers municipaux si « mal élus »? Une noouvelle fois, ces forts taux d'abstention ne révèlent pas forcément un simple manque d'intéret du citoyen pour les urnes et la vie politique locale, mais bien le fait que l'on vote en France selon les acteurs en présence.

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