Deux Françaises, dont la varoise Marie-Pierre Arfel, sont portées disparues depuis le 12 juin. Parties en randonnée sur l'île de Sikinos en Grèce, les deux femmes n'ont plus donné de nouvelles. Leurs proches, en colère, cherchent désespérément des réponses.
Depuis le 12 juin, c'est le néant pour les familles. Elles n'ont aucune nouvelle de Marie-Pierre Arfel et François Boutteaux, parties en randonnée ensemble, sur l'île de Sikinos en Grèce. Jeudi 8 août, près de deux mois plus tard, le Quai d'Orsay leur a communiqué quelques informations sur les secours mobilisés lors de la première semaine de recherches : neuf officiers, sept pompiers avec drones, 16 personnes volontaires dont le maire de l'île, des chasseurs et leurs chiens, un bateau de sauvetage et un hélicoptère. Lors des fouilles, ils n'ont rien trouvé. Depuis, seulement deux officiers s'occupent de l'enquête sur place.
"On demande à avoir des réponses"
Quelques jours après la disparition, la thèse de l'accident était dans toutes les têtes. Mais un local a refait la randonnée et son expérience a fait planer un doute : "La personne nous a dit que ce n’était pas quelqu'un de sportif, et pourtant elle l'a fait facilement en pleine chaleur", confie Laurie Delmas, une amie de Marie-Pierre Arfel, originaire du Var. "Ça laisse perplexe. Même si elles avaient 64 et 73 ans, elles aimaient ça, c'était des habituées et il n'y avait pas encore de canicule".
Du côté des autorités grecques, rien de nouveau : "Ils se sont plaints de les avoir trop sollicités, mais on demande à avoir des réponses, on demande à savoir. On a aucune réponse de la Grèce". Les proches de Marie-Pierre ont alors porté plainte, le 6 juillet dernier, auprès du tribunal judiciaire de Draguignan : "Il n'y a pas de retour pour l'instant, donc maintenant qu'on a un avocat qui nous aide et qui nous soutient, on va se porter partie civile pour faire un petit peu accélérer les choses et pour que la plainte ne tombe pas dans les oubliettes". Certains éléments font penser à la famille de Marie-Pierre que ce n'était pas un accident :
Des documents numériques ont été consultés sur le téléphone de Marie-Pierre, à deux reprises, deux jours après sa disparition.
Laurie DelmasAmie de Marie-Pierre Arfel
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En colère contre les autorités grecques et françaises
Ses proches sont en colère contre les autorités grecques qui ne semblent pas se préoccuper de l'affaire, selon Laurie. Mais également résignés : "On a très peu d'espoir. Le but après deux mois, c'est juste d'avoir des réponses, savoir si on est réellement sur un accident ou si on est sur autre chose". "Quand on voit actuellement qu'il y a des incendies et que la France s'est tout de suite portée volontaire, et que l'aide a été acceptée, je me dis qu'effectivement la vie de deux personnes ça n'a pas beaucoup d'intérêt à leurs yeux", ajoute Laurie. "On est en colère envers le gouvernement grec, envers la France qui ne nous ont pas soutenus".
Ce que veulent les amis et familles des deux randonneuses est l'accès aux rapports d'enquête, "savoir où ça en est". En attendant, ils réalisent leur propre enquête, à l'aide d'un avocat : "On a fait un dossier auprès de l'ARPD (Assistance et recherche de personnes disparues)", explique Justine, la nièce de Marie-Pierre. "Si des personnes ont des informations ou les ont croisées, il ne faut pas hésiter à appeler l'ARPD pour nous aider à avancer et les retrouver".