Ça y est, ce mercredi 21 août, les premiers coups de sécateurs ont résonné dans les vignes du Var et des Alpes-Maritimes, mais aussi les Bouches-du-Rhône. Les vendanges ont commencé particulièrement tôt cette année, en raison d'une météo qui a favorisé la croissance très rapide des vignes, et un beau mûrissement des raisins.
Casquettes et chapeaux sur la tête, 27 vendangeurs ont investi les parcelles du Clos des roses à Fréjus (Var). Au milieu des feuilles vertes, ils cueillent de superbes grappes, charnues et bien gonflées de jus.
Pour éviter les grosses chaleurs, le travail débute dès 7h du matin. " Mes parents habitent ici et sont récoltants aussi, donc j'aime bien faire les vendanges ! " sourit Ambre. Quelques mètres plus loin, une autre vendangeuse, elle, est en pleine découverte.
Je m'étais toujours dit que si je venais dans le Var, j'aimerais bien faire les vendanges. Et là, on est dans un super domaine donc... c'est royal! C'est un super expérience!
une vendangeuse heureuse
Vendanges très précoces
Dans ce domaine en culture biologique, qui compte une dizaine d'hectares de vigne, les vendanges vont durer environ trois semaines.
Cette année, la récolte commence particulièrement tôt. Il faut dire que les raisins sont déjà arrivés à maturité. Grâce à une météo qui a favorisé la croissance rapide de la vigne.
On a eu plus de pluie que les années précédentes, ce qui a été très bénéfique pour nos vignes. On a de très très beaux raisins, notamment en terme de densité de sucre, ce qui est très important pour obtenir le degré d'alcool nécessaire. Et les raisons sont bien gonflés en jus, grâce à cette eau qui est tombée
Adelicia Perez, responsable œnotourisme au Clos des Roses
Les vignobles de l'AOC Cassis dans les Bouches-du-Rhône ont aussi entamé leur récolte.
Récolter chaque cépage au meilleur moment
Dans cette parcelle bio d'un hectare, on récolte les raisins à la main. Avant de les stocker dans des petites caisses de 15 kilos, pour ne pas abîmer les grappes. Ensuite, le tracteur file vers la cuverie, où le raisin sera refroidi avant d'être pressé et vinifié.
Mais ici, chaque cépage est vendangé au moment optimal, pour maximiser la qualité des vins obtenus.
Certains cépages sont plus précoces que d'autres. Là on veut faire un rosé effervescent, donc on récolte un peu plus tôt. Mais pour nos vins rouges de très grande qualité, on est obligés d'attendre que les cépages aient bien mûri, donc on les récolte à la fin.
Jérémy Galand, chef de culture
Vendanges sacrées à Saint-Honorat
Sur l'île de Saint-Honorat, au large de Cannes (Alpes-Maritimes), les vendanges ont aussi commencé. Ce mercredi 21 août, trente vendangeurs sont venus spécialement en bateau pour aider les moines de l'Abbaye de Lérins à récolter les 8 hectares de vigne.
Une tradition ancestrale, puisqu'ici, on cultive la vigne depuis le 12ᵉ siècle. Ce jour-là, 3 tonnes de raisins ont été cueillies, de quoi faire environ 3 000 bouteilles de vin.
Mais cela ne correspond qu'à un demi-hectare seulement. Il faudra donc encore plusieurs jours pour venir à bout de toutes les parcelles.
Un millésime 2024 prometteur
Une culture saine, et de beaux raisins. De quoi assurer un millésime 2024 prometteur dans les Côtes de Provence. Près de Fréjus, au Château Paquettte, on confirme, la récolte s'annonce belle.
Je pense que ça va être une belle récolte. Elle ne sera pas pléthorique, mais c'est tant mieux, ça permet de garder de bons équilibres. On a des raisins magnifiques, sucrés, aromatiques, et avec une belle acidité, ce qui est important pour l'équilibre de nos vins.
Jérôme Paquette, œnologue et vigneron au Château Paquette.
Le vigneron, qui conseille aussi une quinzaine d'autres exploitants des Côtes de Provence, se dit donc très confiant pour la qualité de cette récolte 2024.
De quoi redonner le sourire aux vignerons varois, dont beaucoup avaient été touchés par le gel en avril dernier, comme le montre notre reportage ci-dessous.
Il faut dire que le froid avait alors en partie ou totalement détruit les bourgeons de bon nombre d'exploitations. En une nuit, parfois même en seulement deux heures, des vignerons ont vu bourgeons et contres bourgeons littéralement grillés par le gel.