Ce samedi 17 février, les infirmiers libéraux sont à nouveau dans la rue pour le chassé-croisé des vacances d'hiver. Ils réclament des revalorisations et espèrent faire reconnaître la "pénibilité du métier".
Inspiré par le mouvement des agriculteurs, les infirmiers libéraux avaient promis de "bloquer les vacances", s'ils n'étaient pas entendus par le gouvernement. Ce samedi 17 février, en pleines vacances scolaires, le collectif asyndical des Infirmiers en colère, a annoncé "vingt points de rassemblement".
En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, seules trois opérations de tractage sont prévues :
- Au marché de Velaux dès 8h30
- Au Pont de Jas-de-Bouffan dès 13 heures
- Au péage Avignon Nord dès 13 heures.
Barrages filtrants
Ces opérations de tractage pourront s'accompagner de "barrages filtrants avec ralentissements". Ils seront organisées, notamment sur des péages à Toulouse et Nîmes, sur le parvis des gares de Nantes, Saint-Nazaire, ou dans le centre de Lille, pour la plupart à la mi-journée ou en début d'après-midi.
Des rassemblements ont eu lieu cette semaine devant les caisses primaires d'assurance maladie de Grenoble, Annecy (Haute-Savoie), Chambéry (Savoie) ou Bordeaux par exemple.
Pour une revalorisation des actes
Les infirmiers libéraux réclament la revalorisation des tarifs de leurs actes (remboursés par la sécurité sociale) comme les injections, pansements ou prises de sang, qui n'ont pas été revus à la hausse depuis 15 ans, malgré l'inflation soutenue.
"Il y a des soins qu'on ne peut plus faire, parce qu'on est presque à perte", explique à l'AFP la coprésidente du collectif, Gaëlle Cannat, infirmière dans les Bouches-du-Rhône. Pour des infirmières en milieu rural qui ont de longues distances à parcourir, "être payé 7,25 euros brut de l'heure, pour l'acte et le déplacement, financièrement ce n'est plus tenable".
Ces infirmiers exigent aussi une simplification de la "paperasse" qui leur est imposée et une hausse importante des indemnités kilométriques, aujourd'hui plus élevées chez les kinésithérapeutes ou les médecins, alors que "le prix du carburant est le même pour tout le monde", soulignent-ils.
"Quelle profession tolèrerait de perdre plus de 20% de pouvoir d'achat ?", interroge aussi le syndicat Convergence infirmière, qui soutient le mouvement.
Entre les journées qui "commencent à 04 heures, 05 heures ou 06 heures du matin", les pathologies et douleurs liées à la manipulation de patients parfois lourds, les manifestants veulent voir reconnue la "pénibilité du métier" et demandent à partir en retraite à 60 ans, ou 62 à taux plein.
Lancée fin janvier en région Rhône-Alpes, la mobilisation a donné lieu à plusieurs dizaines de manifestations locales depuis. Il est difficile pour ces libéraux de "faire grève", en raison notamment de la permanence des soins. Mais "ce samedi, ça va beaucoup bouger", promet Gaëlle Cannat.