Avocate de la défense au procès de Dominique Pelicot et ses 50 coaccusés, très active sur les réseaux sociaux, Maître Nadia El Bouroumi se dit harcelée et annonce déposer plainte.
Elle défend deux coaccusés de Dominique Pelicot dans le procès de Mazan, où 51 hommes sont jugés pour viols sous soumission chimique de Gisèle Pelicot, depuis le 2 septembre. L'avocate Nadia El Bouroumi s'est fait connaître sur les réseaux sociaux à coups de vidéos postées sur les réseaux sociaux, comme celle où elle chante au volant de sa voiture "wake me up before you go", "réveille-moi avant partir". Une publication qui lui vaut depuis de virulentes critiques des internautes choqués, dénonçant une provocation envers la victime et une dérive éthique.
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"Profondément désolée"
C'est sur Instagram que la juriste s'est exprimée pour clarifier sa position, dans un communiqué. "Je tiens à clarifier que la vidéo récemment diffusée et commentée a été détournée de son objet", assure l'avocate, qui se dit "profondément désolée si (ses) propos ont été mal interprétés".
Sans pour autant s'excuser pour ses propos, elle déclare : "à aucun moment, je n'ai cherché à me moquer de Gisèle Pelicot, que je considère comme une personne fragilisée et victime dans cette affaire". Gisèle Pelicot a été droguée pendant dix ans par son mari pour que des dizaines d'hommes la violent quand elle était inconsciente.
"Depuis le début de ce procès, je subis des menaces, du harcèlement, ainsi que des insultes publiques, poursuit-elle. Mes enfants sont également victimes de harcèlement, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la rue. J’ai donc pris la décision de déposer une plainte pour harcèlement".
"Un tribunal médiatique"
Nadia El Bouroumi estime qu'"il devient presque impossible d’exercer (son) métier d’avocate dans des conditions sereines", dénonçant une "pression publique et médiatique incessante".
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Selon elle, "c’est une atteinte grave à l’intégrité de notre justice, et cela représente un danger pour l’exercice de la défense dans notre pays".
"Aujourd’hui, nous faisons face à un tribunal médiatique qui dépasse l’entendement", poursuit l'avocate, ajoutant que "la justice ne peut être rendue sous le poids de l’opinion publique".
Le procès des viols de Mazan reprendra ce lundi 23 septembre pour la 4e semaine d'audiences.