L'ancien professeur de Gisèle Pelicot lui a offert, ce mercredi 23 octobre, des orchidées blanches sous une salve d'applaudissements de l'assemblée. Ils se sont connus 15 ans plus tôt, avant le début de l'affaire. Séquence émotion à la sortie de l'audience.
Gisèle Pelicot a reçu de son ancien professeur de théâtre, Christophe Brunel, ce mercredi 23 octobre, des orchidées blanches et une pierre "pour que le mal s'en aille", à la sortie de l'audience dans le cadre du procès des viols de Mazan. Dans cette affaire, son ancien mari et 50 autres hommes sont accusés d'avoir violé la septuagénaire à son insu. Dans la matinée, elle venait de s'exprimer pour la deuxième fois depuis le début du procès et s'est adressée à son ex-conjoint.
Des orchidées et une salve d'applaudissements
Son ancien professeur de théâtre est venu saluer la septuagénaire, à la sortie de l'audience matinale, alors que les débats se poursuivent dans l'après-midi. Un échange rempli d'émotions et d'embrassades chaleureuses, huit semaines après le début du procès, sous une longue salve d'applaudissements. L'homme lui a offert des orchidées, "symbole absolu de la féminité", et une malachite, pierre anti-inflammatoire, "pour que le mal s'en aille loin de toi", lui a-t-il soufflé.
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Une rencontre remplie d'émotions
"Je garde un bon souvenir de toi si tu savais", s'est-il adressé à Gisèle Pelicot, en lui tenant les mains. "Tu te rappelles quand tu me disais : "Arrête de jouer Edwige Feuillère ?"", l'a questionné Gisèle Pelicot, en référence à l'actrice française de théâtre et de cinéma, connue pour avoir joué "L'aigle à deux têtes".
"Tu te rappelles quand je te disais que tu étais faite pour jouer tous les plus grands personnages d'une tragédie. Tu étais faite pour jouer ça, mais je n'aurais jamais cru que ça t'arrive dans ta vie. Tu as cette dignité, ce charisme, cette force", lui répond-il ému.
Pressée, Gisèle Pelicot l'a salué avec un sourire tendre avant de partir. "Merci pour tout ce que tu fais, ton courage", lui a adressé son ancien enseignant d'art dramatique.
"Je n'ai pas été surpris de son attitude"
Il lui enseignait le théâtre en amateur en 2009-2010, juste avant le début de l'affaire. "C'était important pour moi de venir lui exprimer mon admiration", nous a-t-il confié, les larmes aux yeux, "Même si elle dit qu'elle est toute démolie dedans, elle va se reconstruire parce qu'elle a une force incroyable."
Elle ne voulait pas être dans la lumière, elle voulait des petits rôles pour être discrète. Et en même temps, quand elle faisait quelque chose, elle était vraie, très engagée et généreuse.
Christophe Brunel, metteur en scène et comédienà France 3 Provence-Alpes.
Cette force, il assure l'avoir déjà vu quand elle assistait à ses cours. "Je n'ai pas été surpris de son attitude, du fait qu'elle ne veuille pas le huis clos et qu'elle soit capable, encore une fois, de penser aux autres. En cours de théâtre, elle pensait toujours aux autres."
"L'orchidée, symbole absolu de la féminité"
Admiratif de son courage et de sa dignité, il n'est pas étonné qu'elle mène ce combat en fer de lance. "Elle avait ce port de tête. Elle avait naturellement ce charisme. Tout le monde ne pourrait pas faire ce qu'elle fait, explique-t-il en évoquant cette femme, devenue une figure de la lutte contre la soumission chimique. "Il ne faut plus que les victimes se cachent, ce sont aux responsables de se cacher."
C'est pourquoi Christophe Brunel a choisi précisément d'offrir des orchidées à Gisèle Pelicot, "l'orchidée, est le symbole absolu de la féminité".
Cette histoire nous rappelle ce qu'il s'est passé un mois plus tôt, alors que le procès venait de s'ouvrir depuis 12 jours. Un inconnu avait déjà offert des fleurs à la septuagénaire sous les applaudissements de l'assemblée, le jour où son ex-mari, avait pris la parole pendant près de quatre heures pour la première fois. Le 10 octobre dernier, une femme habitant à quelques kilomètres de Mazan et venue assister à l'audience, avait, elle aussi, offert un bouquet de fleurs à Gisèle Pelicot.