Des banderoles ont été installées à Avignon dans la nuit 29 au 30 septembre pour dénoncer le huis clos mis en place pendant le procès des viols de Mazan lors de la diffusion des vidéos des actes infligés à Gisèle Pelicot. Plusieurs collectifs de journalistes ont également demandé au tribunal le droit d'assister aux séances.
Un message adressé directement à la cour. Ce lundi 30 septembre, pour la cinquième semaine du procès des viols de Mazan et la suite des auditions des accusés, des banderoles ont été déployées sur les remparts d'Avignon, face au tribunal, pour s'opposer au huis clos demandé par la cour lors de la diffusion des images.
Une décision contestée par le public
"Soutien à Gisèle" et "Non au huis clos" peut-on lire sur les bannières, installées dans la nuit de dimanche à lundi, alors que plusieurs mobilisations avaient eu lieu deux semaines plus tôt dans toute la France, par solidarité avec celle qui accuse son mari et une cinquantaine d'hommes de l'avoir violé pendant dix ans.
Plusieurs associations de journalistes ont également dénoncé les conditions d'exercice de leur métier, après que le président les a empêchées d'assister à la diffusion des vidéos et aux débats qui ont suivi. "Le SNJ demande avec force au président, Roger Arata, de laisser la presse faire son travail, dans l’intérêt de la justice et pour la sérénité des débats", indique dans un communiqué le Syndicat national des journalistes. Mercredi 25 septembre, l'Association de la presse judiciaire (APJ) avait dénoncé, de son côté, "les méthodes abusives et méprisantes" du magistrat.
Affaire des "viols de Mazan" : LAISSEZ LA PRESSE TRAVAILLER ! 😠
— SNJ - premier syndicat de journalistes (@SNJ_national) September 29, 2024
Le huis-clos a été décrété contre la volonté de la partie civile, et les journalistes n'ont pas été autorisés à couvrir le débat contradictoire sur les images diffusées
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Les avocats partagés
Les avocats de Gisèle Pelicot ont annoncé qu'ils demanderaient la levée du huis clos ce lundi. La décision avait été prise par le président de la cour Roger Arata, "considérant que ces images sont indécentes et choquantes". Les avocats de certains accusés s'étaient opposés à la diffusion, l'un d'entre eux évoquant un "déballage nauséabond".
À l’inverse, les parties civiles et l'avocate de Dominique Pelicot avaient donné leur accord pour un visionnage public. "C'est un procès qui a le pouvoir de changer la société. Mais pour que cette société change, il faut qu'on ait le courage de se confronter à ce qu'est véritablement le viol", avait alors affirmé Me Babonneau, un des avocats de Gisèle Pelicot.