Les avocats de Gisèle Pelicot ont annoncé ce mercredi 25 septembre qu'ils vont demander ce lundi 30 septembre, la levée du huis clos lors de la diffusion des vidéos mettant en cause des accusés au procès des viols de Mazan. Une question qui divise profondément les parties.
Les avocats de Gisèle Pelicot vont demander, ce lundi 30 septembre, la levée du huis clos lors de la diffusion des vidéos mettant en cause des accusés au procès des viols de Mazan, ont-ils annoncé ce mercredi 25 septembre.
Un huis clos qui divise
"Je déposerai des conclusions lundi" en ce sens, a déclaré l'un des avocats de Gisèle Pelicot, Stéphane Babonneau. Dominique Pelicot a reconnu avoir drogué son épouse Gisèle pendant dix ans pour la violer et la livrer à des dizaines d'hommes, dont une cinquantaine est jugée à Avignon depuis le 2 septembre.
Vendredi dernier, après la diffusion de deux séries de photos et vidéos en présence des journalistes, l'avocat-général, Jean-François Mayet avait demandé que l'ensemble des images "soient regardées par la cour", recevant le soutien des parties civiles et de l'avocate de Dominique Pelicot.
Des avocats des autres accusés s'y sont en revanche farouchement opposés, l'un d'eux se demandant si "pour bien passer, la justice a besoin de déballage nauséabond". Le président de la cour criminelle, Roger Arata, a alors décidé que les diffusions se feraient au cas par cas, et que, "considérant que ces images sont indécentes et choquantes", cela se déroulerait en l'absence du public comme de la presse.
Comment raconter le procès sans y assister pleinement ?
"C'est un procès qui a le pouvoir de changer la société. Mais pour que cette société change, il faut qu'on ait le courage de se confronter à ce qu'est véritablement le viol", avait déploré Me Babonneau. Ce mercredi, M. Arata a indiqué qu'il faudrait "au moins deux heures" pour que les parties puissent s'exprimer sur les conclusions des avocats de Gisèle Pelicot, laissant augurer de débats à nouveau tendus dans un procès très médiatisé. Le président de la cour n'a pas précisé quand ce débat aurait lieu, indiquant uniquement que les avocats, qui ne sont plus tous présents à Avignon, seraient prévenus suffisamment tôt. Il a aussi confirmé que des vidéos seraient diffusées ce jeudi, selon toute vraisemblance en l'absence de la presse.
Dans un communiqué publié mercredi soir, l'Association de la presse judiciaire (APJ) a dénoncé "les méthodes abusives et méprisantes" de M. Arata, qui "contourne le code de procédure pénale en invoquant son pouvoir de police de l'audience pour exclure la presse lorsque les images des viols sont diffusées, alors même que la partie civile, seule autorisée à demander un huis clos, ne le souhaite pas".