Vinexpo : comment réagissent les viticulteurs bourguignons à l'amendement de la loi Evin

Le gouvernement a déposé ce mardi 16 juin un amendement de "clarification" à l'assouplissement controversé de la publicité sur l'alcool voté par le Parlement, qui vise "à éviter les procès qui ont été faits" selon son porte-parole Stéphane Le Foll.

"Ne relèveront pas de la publicité ou de la propagande strictement encadrés par la loi Evin les contenus liés notamment à une région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager lié à une boisson alcoolique disposant d'une identification de la qualité ou de l'origine"

La proposition du gouvernement assouplit la communication sur certains alcools. Ainsi ne relèveront pas de la publicité ou de la propagande strictement encadrées par la loi Evin les contenus liés notamment "à une région de production" ou "au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique disposant d'une identification de la qualité ou de l'origine", ou liés à un terroir protégé, selon le texte de cet amendement.

Voir le reportage à Vinexpo de Muriel Bessard et Isabelle Rivierre avec :
-Hervé de Charrette (Directeur de la maison Bichot)
-Rémi Marlin (Responsable de la Compagnie des vignerons de Burgondie)
-Juan Carlos Llopart (Directeur des exportations du Grupo Eguizábal)
-Magdalena Pesce, directrice de communication de Wines of Argentina



"La rédaction est beaucoup plus précise", a souligné auprès de l'AFP le député PS Gilles Savary, qui se demande cependant si elle respecte les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "Une partie du monde commercialise des alcools de marque et non d'origine ou de qualité", a-t-il relevé.

De plus, "une partie des alcools, en particulier les alcools durs, ne sont pas sous appellation d'origine, de qualité ou de terroir", a appuyé cet élu de Gironde, favorable à un développement de la promotion des produits vinicoles. Dans un communiqué, il a cependant salué "le respect des engagements du président de la République sur la clarification de l'interprétation de la loi Evin", et assuré que cela ne constitue "en rien un signal de relâchement des politiques de santé publique et de lutte contre les addictions alcooliques".  

Les députés qui voulaient en rester au statu quo sur la loi Evin ne sont pas intervenus en commission. Dimanche à Bordeaux, en inaugurant le salon Vinexpo, le président Hollande avait appelé à "garder les équilibres de la loi Evin, préserver ce qu'elle prévoit aujourd'hui", tout en évoquant de possibles "précisions" à "engager avec de grandes précautions".

Certains médias ont été condamnés pour des articles évoquant des alcools en vertu de la loi Evin, ce qui a suscité des demandes de clarification de la part des professionnels de l'alcool. "Outrées" et "scandalisées", une quinzaine d'associations pour la santé et la
prévention de l'alcoolisme avaient fait part de leur colère jeudi, dénonçant dans un communiqué commun un amendement "dicté par le lobby de l'alcool".

Fait inhabituel, l'Institut national contre le cancer (Inca) était lui aussi monté au créneau pour "rappeler les enjeux majeurs de santé publique que sont les liens entre alcool et cancer et l'impact de la communication sur la consommation d'alcool". On estime au total que près de 50.000 décès par an sont entraînés directement ou indirectement par l'alcool (cancers, maladies digestives ou cardiovasculaires, accidents de la route, etc.) dont 15.000 décès par cancer, selon l'Inca.

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