La France n'est, "à ce jour", pas concernée par le scandale des oeufs contaminés par un insecticide qui touche en particulier l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, a précisé samedi le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation. Mais un éleveur du Pas-de-Calais ne peut plus vendre ses oeufs.
C'esun scandale à l'échelle européenne qui touche déjà l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. Des chaînes de supermarchés ont retiré
plusieurs millions d'oeufs néerlandais suspectés de contenir des traces d'une molécule insecticide, le fipronil. A l'origine de l'affaire, des éleveurs néerlandais de volailles ont fait appel à Chickfriend, une société spécialisée dans l'éradication du pou rouge, qui a employé dans son produit du fipronil, une molécule prohibée dans le traitement des animaux destinés à la chaîne alimentaire. Les oeufs ainsi contaminés ont été exportés.
L'Allemagne a été la plus massivement touchée. Le ministère de l'Agriculture a estimé dans un communiqué "qu'au moins trois millions d'oeufs contaminés" avaient été livrés dans le pays. Plusieurs grandes enseignes de supermarchés comme REWE ou Aldi ont annoncé depuis jeudi retirer des oeufs de la vente.
La France est-elle touchée ? Selon les autorités, la réponse est non, ou presque. "A ce jour la France n'est toujours pas dans la liste des pays concernés par cette contamination" et le ministère n'a pas non plus à ce stade "été informé de la distribution du produit incriminé ou de produits de volailles contaminés sur notre territoire", a-t-on affirmé au ministère de l'agriculture. "Toutefois le ministère de l'Agriculture a lancé des enquêtes en étroite collaboration avec les autorités sanitaires belges", a-t-il ajouté en précisant que "le risque lié à la consommation éventuelle de ces produits semble limité".
Un élevage du Pas-de-Calais mis sous surveillance
"Si les enquêtes en cours mettent en évidence que des denrées issus des élevages contaminés étaient commercialisées en France, la Direction générale de l'alimentation procéderait immédiatement à un retrait-rappel de ces denrées du marché", a ajouté le ministère. "Les professionnels français des filières concernées sont informés et il leur est demandé de vérifier leur approvisionnement", a-t-il également indiqué.
A ce jour, seul un éleveur du département du Pas-de-Calais a signalé aux autorités avoir été informé le 28 juillet par un de ses partenaires belges que le produit incriminé "avait potentiellement été utilisé dans son élevage". Son élevage a aussitôt été mis sous surveillance, et "aucun oeuf n'a été mis sur le marché", en attendant le résultat des analyses, a précisé le ministère. On ignore où se trouve plus précisément cet élevage.