La Suisse était un pays neutre pendant la première guerre mondiale. Voilà ce que l'on retient volontiers. La réalité est plus complexe.
La Suisse était partagée durant tout le conflit entre sa partie francophile (la suisse romande dite "française" à l'époque) et sa partie germanophile et surtout ses dirigeants militaires, notamment le général Ulrich Wille, cousin par alliance de Bismarck, à deux doigts à plusieurs reprises de faire rentrer la confédération dans le conflit... Plusieurs scandales s'enchaînent au plus haut sommet de l'Etat, dénoncés chaque fois par les Romands qui veillent au grain pour ne pas finir sur le front aux côtés des Allemands et Autrichiens.
La Suisse sera divisée en deux sur cette question jusqu'à la fin du conflit. Ce qu'on appellera le "Roestigraben", la barrière des roestis. Une expression encore utilisée aujourd'hui en politique pour décrire les différences entre Romands et Alémaniques.
Documentation et remerciements Musée de l'Hôtel-Dieu de Porrentruy.
Retrouvez le site du musée de Porrentruy
Pour aller plus loin :
Sur swissinfo.ch : Des Suisses neutres mais divisés
Sur Cliotexte : La Suisse pendant la première guerre mondiale et la grève générale de 1918