Des salariés de Michelin, venus de plusieurs usines du groupe, notamment de Montceau-les-Mines, vont manifester mercredi 26 juin 2013 au matin dans les rues de Clermont-Ferrand, alors que se tiendra un comité central d'entreprise extraordinaire consacré au nouveau plan de restructuration.
Des délégations des sites de production de La Roche-sur-Yon en Vendée, de Montceau-Blanzy en Saône-et-Loire, et du Puy-en-Velay en haute-Loire ou encore de Bourges dans le Cher devraient se joindre au défilé qui partira de la Place du 1er mai, tout près du site historique du géant du pneumatique.
Ce CCE extraordinaire est le premier programmé depuis l'annonce par Michelin de l'arrêt de la production, d'ici le 1er trimestre 2015, à l'usine de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) en raison de la baisse de la demande de pneus poids lourds en Europe. Cet arrêt va entraîner la perte de 730 emplois. Le plan prévoit aussi 800 millions d'euros d'investissement dans ses activités en France.
La semaine dernière, syndicats et direction ont élaboré un accord de méthode portant sur le calendrier des négociations, prévoyant une série de réunions sur les motivations économiques du projet et sur les mesures d'accompagnement social de la restructuration. Cet accord, soumis à la signature des syndicats jusqu'au 28 juin 2013, prévoit notamment que le CCE se prononcera le 1er septembre au plus tard sur les aspects économiques du projet.
La CGT (majoritaire) et Sud, qui appellent à la grève mercredi 26 juin dans les différentes usines de Michelin et à la manifestation à Clermont-Ferrand, exigent de la direction qu'elle renonce aux 730 suppressions emplois sur 930 à l'usine de Joué-lès-Tours.
"Nous nous opposons aux suppressions d'emplois et à la fermeture de l'usine de Tours qui est toujours viable", assure Jean-Michel Gilles, secrétaire du syndicat CGT de Michelin. "On ne veut plus qu'on privilégie les actionnaires, que Michelin parte de France, ne garde pas les productions en France alors qu'on attend la reprise pour 2014-2015", ajoute-t-il.
"Drame humain"
Des arguments également mis en avant par Jean-Claude Champrigaud de Sud, qui évoque aussi "le drame humain pour l'agglomération tourangelle" et "la politique cynique de la direction d'une entreprise en pleine santé financière qui a réalisé 2,4 milliards d'euros de bénéfices en 2012".La manifestation devrait être marquée par la présence de quelque 500 salariés de Joué-les-Tours, venus à bord de "huit ou neuf cars", selon les syndicats organisateurs.
A l'issue de la manifestation, une délégation des syndicats devrait être reçue à la mi-journée par la direction de Michelin, a indiqué M. Gilles.
Les deux autres syndicats représentatifs du groupe, la CFDT et la CFE-CGC, ne se sont pas associés à l'appel à la grève et à la manifestation.
Pour Patrick Bovolenta, délégué syndical central de la CFDT, "il n'est pas responsable d'emmener les gens à la grève alors que l'entreprise ne va pas changer d'un iota sa position". Son syndicat, a-t-il précisé, entend "travailler à contrer le PSE, soit sur les mesures économiques, en fonction de ce que dira l'expert du CCE, soit en proposant des mesures permettant que personne ne reste sur la carreau".