2000 sages-femmes selon la police, 4.000 selon les organisateurs ont défilé ce lundi 16 décembre 2013 à la mi-journée à Paris de la place Denfert-Rochereau en direction du ministère de la Santé pour une meilleure reconnaissance de leurs compétences. Dans le cortège, une cinquantaine de Bourguignons.
En blouses et masques blancs, les sages-femmes manifestent une nouvelle fois pour peser sur la concertation en cours avec le ministère de la Santé. Leur précédente "marche" avait rassemblé le 7 novembre 4.000 manifestants selon la police, 6.000 selon les organisateurs. A l'avant du cortège, quatre manifestantes portaient un cercueil noir sur lequel était écrit : "Mépriser les sages-femmes nuit gravement à la santé des femmes." Parmi les autres slogans, on pouvait lire "Marisol, les sages-femmes en ont ras le col" ou encore "Sage-femme recherche statut médical désespérément".
Les sages-femmes veulent être reconnues comme professionnelles de premier recours, c'est-à-dire comme le praticien vers lequel les femmes peuvent être orientées en premier pour leur suivi gynécologique, qu'elles soient enceintes ou non. Elles veulent également un statut médical à l'hôpital, sur le modèle des praticiens hospitaliers (médecins), afin d'être plus autonomes.
Ces revendications étaient inscrites sur le dos de Margaux, étudiante sage-femme dans le nord de la France, sous la forme d'une liste au père Noël conclue par la formule : "Merci à toi vu qu'ici ça n'avance pas." "Ca va être dur d'avoir tout ça pour Noël mais c'est pour ça qu'on est là. C'est bloqué, il faut que ça évolue". Elodie, sage-femme au CHU de Rouen brandissait une pancarte "Statut médical, pas seulement au tribunal". "Si on fait une faute, on est jugé avec la responsabilité médicale alors que c'est l'administration paramédicale qui nous gère à l'hôpital. Le statut médical, on l'a de temps en temps et pas à notre avantage", a-t-elle expliqué.
Une concertation sur la place de ces professionnelles dans le système de santé se déroule depuis quelques semaines au ministère. Une nouvelle réunion est prévue lundi après-midi. "On nous a dit que des propositions concrètes allaient être faites. Je leur ai précisé que ces propositions devaient répondre aux sages-femmes mobilisées", a déclaré Caroline Raquin, présidente de l'organisation nationale syndicale des sages-femmes. "On est impatient d'y aller car on veut vraiment voir ce qu'ils nous disent. Et si ça ne correspond pas (aux revendications), on quitte la table", a-t-elle mis en garde.
Le mouvement de grève illimitée a été lancé il y a tout juste deux mois, le 16 octobre, par un collectif d'associations et de syndicats de sages-femmes. Les femmes qui se présentent dans les maternités sont prises en charge normalement, les professionnelles en grève étant assignées.