Un viticulteur de Côte d’Or est poursuivi pour avoir refusé de traiter ses ceps contre la flavescence dorée. Le tribunal de Dijon rend sa décision lundi 7 avril 2014.
Qu’est-ce que la flavescence dorée ?
La flavescence dorée est une maladie de la vigne grave et très contagieuse. Elle est apparue en 1949 en Armagnac, dans le sud-ouest de l’Hexagone. Depuis, elle touche presque tout le vignoble français et s’est fortement développée depuis une dizaine d'années.Les explications de Michel Gillot avec :
- Emmanuel Giboulot, viticulteur à Beaune
- Jean-Michel Aubinel, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne / 21 février 2014
- Jean-Marie Chaland, viticulteur à Viré (Saône-et-Loire) / 3 mai 2013
- Conférence de presse du BIVB / 21 février 2014
Pourquoi Emmanuel Giboulot refuse-t-il de traiter ses vignes ?
Emmanuel Giboulot exploite dix hectares en biodynamie en Côte-de-Beaune et Haute-Côte-de-Nuits, deux appellations prestigieuses de vins de Bourgogne.Il est opposé au "traitement systématique" des vignes. Il a aussi exclu d'utiliser des insecticides naturels comme la pyréthrine, qui selon lui "ne sont pas inoffensifs" et "détruisent la faune auxiliaire". Pour le vigneron, tous ces traitements vont à l'encontre des "équilibres biologiques", principe fondamental de la biodynamie qu'il applique depuis les années 1970.
Lors de sa comparution en correctionnelle, Emmanuel Giboulot a reçu le soutien de près de 500 personnes qui étaient venues à l'appel d'organisations écologistes. Les sympathisants du viticulteur dénoncent eux aussi l'utilisation des pesticides dont la France est le premier consommateur en Europe.
Que risque le viticulteur de Côte d’Or ?
Lors de l'audience du 24 février dernier, le parquet a requis à son encontre une amende de 1 000 euros, assortie d’un sursis pour la moitié.L'accusation avait condamné le non-respect - "par choix idéologique" - de l'arrêté imposant de traiter les vignes de la région contre la flavescence dorée.
De son côté, l'avocat du vigneron, Me Benoist Busson, avait plaidé la relaxe, en dénonçant un principe de précaution "complètement dévoyé".