On célèbre en ce mois d'avril 2014 le 70ème anniversaire de l'obtention du droit de vote des femmes. Lors des élections municipales du 29 avril 1945, celles-ci ont fait leur entrée dans les conseils municipaux. La commune d'Echigey en Côte-d'Or s'est alors dotée d'un conseil municipal 100% féminin.
On fête en 2014 le 70e anniversaire de l'obtention du droit de vote des femmes. Elles ont pu l'exercer pour la première fois lors des municipales du 29 avril 1945. Les femmes ont fait leur entrée dans les conseils municipaux, une entrée fracassante à Echigey, un village de Côte d'Or, où le conseil municipal est devenu 100% féminin. La nouvelle avait fait le tour du monde à l'époque.
Un droit de vote, et une entrée fracassante
En 1945 Echigey défraye la chronique et voit les journalistes affluer : les neuf conseillers municipaux élus sont des femmes !Cette commune comptait alors moins de 150 habitants.
Daniel Sauvain en est le maire actuel, il avait 5 ans à l'époque, sa mère Jeanne était alors la première adjointe.
L'ordonnance de De Gaulle comme point de départ
Depuis un an, elles ont obtenu le droit de voter et d'être élues en vertu de l'ordonnance d'Alger du 21 avril 1944 du gouvernement provisoire du général de Gaulle.Douze millions d'électrices sont attendues dans les isoloirs.
Les Actualités françaises, diffusées dans les cinémas, montrent des femmes se pressant devant les panneaux électoraux et faisant la queue dans les bureaux de vote. Une dame, tirée à quatre épingles, lance aux reporters: "Je suis très fière de voter et j'espère que toutes les femmes auront rempli leur devoir".
L'actrice Jeanne Boitel, la chanteuse Marie Dubas, célèbre interprète de "Mon légionnaire", la scientifique Irène Joliot-Curie, prix Nobel de chimie, ou encore l'épouse du général, Yvonne De Gaulle, sont immortalisées, glissant leur bulletin dans l'urne.
Le commentateur des actualités filmées présente fièrement la "bonne religieuse" et une "gentille maman" remplissant leur devoir citoyen.
Ce droit, conquis de haute lutte par les Françaises, des décennies après les Américaines, les Britanniques ou les Turques, n'est plus contesté.
Seuls quelques organes de presse anticléricaux publient encore des caricatures d'électrices confondant l'urne avec un bénitier, raillant la prétendue soumission des femmes aux ordres du clergé.
Si le droit de vote "est un honneur pour la femme, ses souffrances de guerre, ses mérites dans la lutte pour le pain familial, pour la concorde humaine, la liberté, la libération de la France", font qu'"elle l'a bien mérité", écrit, à l'époque, "La Voix des communes".
Le 29 avril 1945, premier scrutin auxquelles elles participent
Ce jour-là, les Françaises se sont déplacées en masse. On enregistre dans plusieurs villes de France, des taux de participation féminine identiques à ceux des hommes.Ce ne sera plus le cas par la suite, les femmes étant plus tentées par l'abstention que les hommes jusqu'aux années 1960. Des politologues expliquent le pic de 1945 en faisant valoir que nombre d'hommes n'étant pas revenus des camps de prisonniers, la participation masculine était réduite d'autant.
Des femmes élues
Dès cette première consultation, plusieurs femmes sont élues. Certaines sont très jeunes. Beaucoup sont issues de la Résistance ainsi que du Parti communiste. Odette Roux, 28 ans, est élue maire des Sables d'Olonne en Vendée, Pierrette Petitot à Villetaneuse en région parisienne et exercera sa fonction jusqu'en 1977.Dans la petite commune d'Echigey (Côte-d'Or), la maire et tous les membres du conseil municipal sont des femmes. Mais ces cas restent anecdotiques.
On estime à 3% le nombre de femmes conseillères municipales en 1945. Neuf font leur entrée au Conseil de Paris... sur 90 élus.
En octobre 1945, les femmes voteront pour leurs premières législatives. 33 d'entre elles entreront à l'Assemblée nationale, sur 586 députés.