L’inauguration du 28e festival des arts de la rue de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, s’est déroulée dans un climat houleux mercredi 23 juillet 2014. Le maire, pris à partie par les intermittents du spectacle, n’a pas pu prononcer son discours.
"L'inauguration de Chalon dans la Rue a été perturbée ce soir par une poignée d'agités, spécialement venus à Chalon pour semer le désordre et empêcher le débat" déclare Gilles Platret, le nouveau maire divers droite élu en mars dernier.Mon poing dans tes chiffres
L’ancien président UMP du groupe d'opposition municipale se retrouve aujourd’hui aux commandes de la ville. Lors de la cérémonie d’ouverture du festival Chalon dans la rue, il a été hué par les intermittents du spectacle. L’un d’eux l’a interpellé notamment à propos de l’arrêté anti-mendicité qu’il a pris récemment. D'autres brandissaient des pancartes où l'on pouvait lire notamment "Mon poing dans tes chiffres" ou "Jouer sur le Titanic, c'est très beau, mais c'est très con".
Pour Gilles Platret, "ces activistes ne représentent absolument pas l'immense majorité des intermittents du spectacle, qui expriment depuis plusieurs semaines leurs inquiétudes légitimes quant à l'avenir de leur régime d'assurance-chômage".
"Depuis 28 ans qu'elle accueille, soutient et fait vivre le festival Chalon dans la Rue, la ville de Chalon-sur-Saône connaît bien le milieu des intermittents. Elle sait la difficulté qui est celle d'un grand nombre d'entre eux à parvenir, par l'exercice de leur métier, à vivre dignement. Elle est donc naturellement sensible aux conditions sociales les plus difficiles qui sont les leurs.
C'est pourquoi, en accord avec le directeur, Pedro Garcia, de notre festival, j'ai souhaité que soient mises en place, dès lundi dernier, des structures permettant l'échange et le dialogue entre les intermittents sur la question qui les mobilise à cette heure. La ville de Chalon-sur-Saône continuera à mettre ces moyens à disposition pour que les idées puissent continuer à s'exprimer librement", déclare Gilles Platret.
Le maire de Chalon-sur-Saône indique également qu’il va saisir "dès demain le Premier ministre pour lui demander d'associer les villes organisatrices de festivals dans la discussion sur le statut des intermittents".
"Depuis que ce débat est lancé sur la scène nationale, les grandes absentes de ce dialogue, ce sont les villes qui portent et organisent les festivals d'art de la rue, comme c'est le cas de Chalon-sur-Saône. Il est essentiel que le gouvernement écoute les villes organisatrices, qui ont leur mot à dire sur la condition des intermittents qu'elles connaissent parfaitement", ajoute Gilles Platret.