L'ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg se forme à la direction d'entreprise pour "changer de vie". Celui qui est toujours conseiller général de Saône-et-Loire dénonce "l'arrogance" de la politique.
Arnaud Montebourg a-t-il vraiment quitté l’arène politique ?
Arnaud Montebourg avait été évincé du gouvernement fin août 2014, après ses propos très critiques sur la politique économique menée par l'exécutif. Lors de la 42e Fête de la rose à Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire, il avait demandé une inflexion majeure de la politique économique du gouvernement.Depuis, il a conservé son siège de conseiller général de Montret, en Saône-et-Loire, mais il n’a pas participé aux deux dernières sessions de l’assemblée départementale (le 26 septembre et le 14 novembre).
Pour celle de novembre, il s’était fait excuser car il suivait une formation de quatre semaines à l'Insead, grande école de commerce basée à Fontainebleau, en Seine-et-Marne.
Merci à tous les entrepreneurs, et consommateurs qui s'engagent toujours plus pour les produits made in France. pic.twitter.com/WB2WG1yjAr
— Arnaud Montebourg (@montebourg) 17 Novembre 2014
Quel rêve poursuit Arnaud Montebourg ?
"J'ai fait le choix de l'entrepreneuriat, comme troisième vie professionnelle. J'ai en effet exercé dans ma jeunesse le métier d'avocat pendant 8 ans, puis pendant 17 ans exercé de nombreuses responsabilités politiques.Le moment est venu de réaliser un rêve : créer, reprendre, développer une entreprise. C'est ma façon personnelle, à un petit niveau, de participer à la création de richesse et d'emplois dont notre pays a besoin", explique-t-il vendredi 28 novembre 2014 dans une tribune publiée sur le site L'important.
"Lorsque j'ai quitté Bercy sur un lourd et grave désaccord de politique économique avec le Président et le Premier ministre, j'ai indiqué mon désir de retourner vivre au milieu des Français, de quitter la politique comme mode de vie à part et coupé du réel, et surtout comme source de revenu", affirme l'ex-ministre.
"Changer de vie, comme beaucoup de Français", retrouvez ma tribune sur http://t.co/HauCCqHJWI @Limportant_fr
— Arnaud Montebourg (@montebourg) 28 Novembre 2014
Quelle est cette "école de l'anticonformisme" vantée par Arnaud Montebourg ?
L’ancien président du conseil général de Saône-et-Loire vante la formation de l'Insead, qu’il décrit comme une "école d'humilité" et une "école de l'anticonformisme". Il oppose les "entreprises (qui) digèrent et intègrent en permanence les apports des sciences humaines et sociales pour améliorer leur efficacité" aux "gouvernements" et à "la sphère publique qui ont un retard dramatique en la matière".L’ex-ministre de l’Economie dénonce "la paresse intellectuelle de nombre de responsables politiques qui cultivent parfois avec obstination leur inculture". Il pointe en revanche l'apport des sciences sociales (anthropologie, philosophie, économie, sociologie, éthologie, psychologie) qui "permet de renouveler et de nourrir les compétences des dirigeants d'entreprise".
"Quant à la politique, elle ne se rend plus elle-même compte de l'institutionnalisation de sa propre arrogance, matrice fondamentale de la décision erronée ou fautive", conclut Arnaud Montebourg.Ce n'est pas par hasard que l'économie est devenue peu à peu plus forte que la politique. Parce qu'elle s'intéresse à la société et puise dans ses enseignements son efficacité.
Montebourg : "La politique, elle ne se rend plus elle-même compte de l'institutionnalisation de sa propre arrogance" #hopitalcharite
— Salomé Legrand (@Salome_L) 28 Novembre 2014