Front républicain contre le Front National : quelle est la position des principaux partis politiques ?

Avec plus de 25% des voix, le FN sera présent au 2nd tour dans plus de la moitié des cantons. A peine les résultats tombés hier soir, les responsables politiques de tous bords se sont positionnés pour ou contre un éventuel front républicain. Petit tour d’horizon

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La gauche gouvernementale appelle au front républicain

A peine les 1ers résultats connus, Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis appelait les électeurs au désistement républicain, " c'est une cause d'intérêt général". Il a demandé également « la réciproque ». A peu près au même moment, le Premier ministre Manuel Valls, lui, a appelé « chacun à adopter une position claire et à faire voter pour le candidat républicain de gauche, ou de droite quand il fait face seul à l'extrême droite ».

Nicolas Sarkozy prône le « ni-ni »

Dans le même temps, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy assurait que là où les candidats de l'UMP "ne seront pas présents au second tour" des élections départementales, son parti "n'appellera à voter ni pour le Front national ni pour la gauche". Pendant la campagne, il n'a cessé de renvoyer dos à dos frontistes et socialistes en dénonçant "le FNPS" - tout en assurant qu'il ne mettait pas les deux sur le même plan ». A l’issue du 1er tour, il a de nouveau martelé le "ni-ni": ni vote en faveur du FN, ni vote pour la gauche en cas de duel entre eux. Mais il a tenu à le redire: il n'y aura "pas d'accord, national ou local", avec le FN. Pendant sa campagne, il a, à plusieurs reprises, averti que tout contrevenant à cette règle serait "exclu" de l'UMP.

Le "ni-ni" a déclenché une levée de protestations

De nombreux élus se sont exprimés par tweets. Notamment des élus PS qui parlent de « déni démocratique » ou qui se disent gênés à l’idée que « l'UMP considère que le Parti socialiste soit aussi toxique que le FN » (Benoît Hamon, ancien ministre PS et député frondeur). Pour Manuel Valls, cette position est une "faute morale et politique".
Du côté de la droite, certains ont également fait part de leur désaccord : « Ce n'est pas la bonne façon de combattre le Front national » a estimé Bruno Le Maire, député UMP (sur France 3).
Le vice-président de l’UDI, Yves Jégo, a lui aussi refusé la consigne du "ni-ni" et a souhaité « des stratégies nécessaires pour que le candidat du FN ne soit pas élu » chaque fois que c’est possible. 






Les avis sont partagés à l’UDI

Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, a appelé dimanche à "faire barrage à l'extrême droite" au second tour des élections départementales. « Nous sommes, comme Jacques Chirac en son temps, très très clairs: il reste sur la table un bulletin républicain et nous appelons donc à faire barrage à l'extrême droite en utilisant ce bulletin républicain". "Quand il y aura des candidats d'extrême droite élus, nous risquons la paralysie",
a-t-il ajouté.
En revanche, l'ancien ministre UDI de la Défense Hervé Morin a approuvé la position du "ni-ni" (ni PS, ni FN) prônée par le chef de l'UMP Nicolas Sarkozy, au second tour des départementales. "Vous ne pouvez pas, pour des élections départementales, donner le sentiment de la connivence et de l'arrangement", a-t-il expliqué en ajoutant que sa position serait différente "s'il s'agissait d'élections présidentielles, compte tenu du programme complètement dingue du Front national".

La position plus nuancée du Nouveau Parti Anticapitaliste

Le NPA a invité dimanche ses électeurs à faire battre le FN au second tour des départementales s'il est opposé à la gauche, mais a refusé de préférer l'UMP au parti de Marine Le Pen. Ce «serait un leurre, un piège", estime le parti trotskyste dans un communiqué. Le NPA, qui appelle par ailleurs ses électeurs à "combattre la politique du gouvernement PS-Medef" pour "s'opposer au retour de l'UMP comme à la montée de l'extrême droite".

 

La position des élus de Bourgogne
Pour Alain Suguenot, maire UMP de Beaune, pas de surprise, les électeurs doivent voter "en leur âme et conscience". Un "ni-ni" qui choque François Patriat, président du conseil régional de Bourgogne. Jérôme Durain, 1er secrétaire du PS en Saône-et-Loire, confirme : sa position est claire, c'est une position de principe, il faut tout faire pour battre le FN là où il est possible de le faire. Mais la réciprique doit être vraie ajoute François Rebsamen, ministre PS du travail et ancien maire de Dijon. 
Christine Robin, conseillère régionale UDI, le "Front national ne peut être le 1er parti de France". Il ne faut cependant "stigmatiser" personne estime François Deseille, le président du Modem de Côte-d'Or, de façon plus sibylline, "il y a des gens compétents partout". 
François Sauvadet, président UDI du conseil général de Côte-d'Or et candidat sur Semur-en-Auxois, c'est clair, son "combat, c'est contre la gauche d'abord". 
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