Miel : pourquoi des apiculteurs de toute la France font-ils un don d'essaims à l'Ariège ?

Des apiculteurs de toute la France ont donné environ deux millions d'abeilles à l'Ariège, un département qui est touché par des mortalités massives d'abeilles, alors que la production de miel est au plus bas depuis 20 ans en France.

D’où viennent les essaims qui sont donnés aux apiculteurs ariégeois ?

Des voitures chargées de collecter sur leur route les essaims des 70 apiculteurs donateurs sont parties du nord-est, de l'ouest, du sud-ouest et du sud-est de la France.
"Nous avons chargé des essaims en Alsace et à Beaune, à Nîmes", explique Nicolas Gy, parti du Nord-Est. Il fait partie de la Confédération paysanne, le syndicat agricole à l'origine de l'opération, avec la Fédération française des apiculteurs professionnels (FFAP).

Au total, environ 200 essaims ont être remis samedi 28 mars 2015 aux apiculteurs ariégeois, entre les communes de Fabas et Cérizols.
L'association Sol'Abeille sera ensuite chargée de mutualiser les essaims pour relancer des colonies d'abeilles.

Qui a eu l’idée de monter cette opération ?

Cette opération inédite est le résultat d'un appel aux dons lancé en novembre 2014 après l'hécatombe exceptionnelle qui avait touché les ruches de l'Ariège et des Pyrénées Orientales à l'hiver 2013-2014.

Les analyses effectuées depuis ont montré "des traces de molécules contenues dans des produits anti-parasitaires" pour le bétail, utilisés dans le cadre de la lutte contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), déclare Alain David, coordinateur de la FFAP.

Pourquoi la production de miel est-elle en diminution en France ?

La production de miel en France en 2014 a baissé d'un tiers par rapport à 2013 pour tomber à environ 10 000 tonnes, le niveau le plus bas depuis 20 ans.

La France et l'Europe sont en déficit d'abeilles, en raison d'une surmortalité des colonies. Ceci est lié à une dégradation de leur environnement et à l'utilisation de pesticides, désignés par les apiculteurs comme l'une des principales causes de leur disparition.

L'Assemblée nationale a voté la semaine dernière l'interdiction à compter de janvier 2016 des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes, réputés toxiques notamment pour les abeilles.