Le chef de file de l'UMP pour les élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté, Alain Joyandet, s'est dit jeudi "favorable pour conduire une liste d'union" à droite, la tête de liste étant l'objet d'une lutte âpre avec l'UDI François Sauvadet. Le "combat des chefs" potentiels s'envenime.
"Seul candidat déclaré" à droite, Alain Joyandet a souligné lors de l'inauguration de son QG de campagne jeudi matin à Dijon que l'UMP était "la formation principale" dans les huit départements qui formeront la future région Bourgogne-Franche-Comté. Il a assuré avoir le soutien "d'une douzaine de parlementaires" des deux régions actuelles. "Je suis favorable pour conduire une liste d'union et je suis prêt à accueillir tous les candidats du centre, comme en 2010", quand il avait conduit la liste de droite en Franche-Comté, a-t-il déclaré.Une campagne électorale, c'est une équipe, un QG, et des affiches! Les premières sont arrivées #BFC #regionales2015 pic.twitter.com/xt5Qe12ara
— Alain Joyandet (@AJoyandet) 9 Avril 2015
Le président UDI du conseil départemental de Côte-d'Or, François Sauvadet, qui devrait prochainement déclarer sa candidature, avait lancé mardi un appel à "l'union de la droite et du centre" pour les régionales de décembre. Dans une tribune, il a revendiqué le soutien d' "une centaine" de parlementaires et élus UMP et UDI de Bourgogne et de Franche-Comté. Alain Joyandet a jugé que "lancer un appel à l'union, c'est camper la position selon laquelle les uns seraient pour l'union et les autres contre".
"Pourquoi une candidature serait-elle plus légitime qu'une autre ?", a-t-il lancé, tout en disant "ne pas envisager l'hypothèse" que son rival UDI soit investi tête de liste d'une liste commune à droite. "Je ne veux pas rentrer dans les bisbilles politiques, a ajouté l'ancien ministre UMP. Je travaille pour mettre fin à dix ans de gestion socialiste." Candidat de l'UMP à l'élection régionale en Franche-Comté en 2010, Alain Joyandet s'était incliné face à la candidate PS Marie-Guite Dufay. François Sauvadet a déjà été tête de liste pour les régionales en Bourgogne en 2004 et 2010. Il avait été battu par Jean-Pierre Soisson (UMP) et François Patriat (PS).
Reportage de Sylvain Bouillot et Isabelle Rivierre, avec les interviews de :
- Alain Houpert, sénateur de Côte-d'Or (UMP)
- Alain Joyandet, sénateur de la Haute-Saône (UMP)
- Emmanuelle Coint, conseillère départementale et régionale (UMP), présidente du groupe UMP-UDI au conseil régional
A droite, deux candidats pour une même union
François Sauvadet pour l'UDI, Alain Joyandet pour l'UMP : la bataille s'envenime à droite pour la tête de liste aux élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté, le député de Côte-d'Or et le sénateur de Haute-Saône appelant à l'union... Chacun de son côté. Les hostilités ont été ouvertes mi-décembre quand le second a annoncé sa candidature à l'investiture, provoquant l'ire du premier : François Sauvadet avait dénoncé des "méthodes de soudard" et une "menace pour le rassemblement". La campagne pour les départementales a imposé une trêve, qui a cessé dès la fin du scrutin. Les bons scores de la droite en Bourgogne et en Franche-Comté n'ont fait que redoubler les appétits.
Le 30 mars, le conseiller régional UDI de Bourgogne Pascal Grappin se félicitait d'une "belle" victoire en "Bourgogne où seule la Nièvre reste à gauche, et en Franche-Comté où seule la Haute-Saône reste à gauche". Dans une allusion à peine voilée à Alain Joyandet, Pascal Grappin estimait néanmoins "dommage pour la Haute-Saône que certains élus aient passé beaucoup de temps à préparer les élections régionales de décembre 2015 en sillonnant la Bourgogne et en organisant des séminaires à Dijon plutôt que de s'occuper des élections dans leur département". Et le lendemain, l'UDI annonçait négocier avec l'UMP trois têtes de listes, dont la Bourgogne-Franche-Comté pour François Sauvadet.
Un combat des chefs, une bataille des soutiens
Dans ce combat des chefs se joue aussi la bataille des soutiens. François Sauvadet revendique "une centaine" de parlementaires et élus des deux régions, cosignataires de sa tribune. Parmi les premiers figurent notamment le député-maire UMP de Dole (Jura) Jean-Marie Sermier, le député-maire UDI de Valdoie (Territoire de Belfort) Michel Zumkeller ou encore Guillaume Larrivé, député UMP de l'Yonne où la droite s'est également divisée aux dernières sénatoriales comme aux départementales. Le comité de soutien d'Alain Joyandet, présidé par l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, compte entre autres le sénateur-maire UMP de Mâcon Jean-Patrick Courtois, le sénateur UMP de Côte-d'Or Alain Houpert et le sénateur UMP de l'Yonne Henri de Raincourt.
Alain Joyandet sera l'invité de "La voix est libre", samedi 11 avril à 11h30 sur France 3 Bourgogne. Il donnera sa lecture de cet "appel à l'union". Il détaillera aussi sa stratégie pour conquérir la Bourgogne-Franche-Comté et son programme pour les années à venir.