Nordahl Lelandais, l'ex-militaire de 34 ans suspecté depuis le 3 septembre d'avoir enlevé la petite Maëlys fin août en Isère, a été mis en examen pour meurtre à l'issue de son audition jeudi par les juges d'instruction, a annoncé le parquet de Grenoble.
Le suspect était jusque-là mis en cause pour enlèvement uniquement. Il a continué de nier les faits lors de son interrogatoire, le premier à intervenir depuis son incarcération le 3 septembre, a précisé le procureur de la République, Jean-Yves Coquillat.
L'interrogatoire a duré près de huit heures, avec une interruption à la mi-journée. Il a porté notamment sur la chronologie de la nuit de la disparition, du 26 au 27 août lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin où le suspect était invité ainsi que sur des allers-retours effectués dans la soirée par le suspect entre le lieu de la fête et son domicile, à Domessin (Savoie).
Le suspect a contesté l'horaire de la disparition de la fillette de neuf ans, établi par les témoignages aux alentours de 02H45. L'expertise d'un de ses téléphones portables, dont il avait caché l'existence aux enquêteurs lors de ses premières auditions, a révélé que l'appareil avait été placé en "mode avion" - ce qui le rend indétectable - à 02H46, pour être ré-activé plus tard.
Dans l'intervalle, une caméra de vidéo-surveillance de la commune a filmé un véhicule dont la justice estime qu'il s'agit de celui du suspect, ce qu'il conteste également. Sur les images de cette voiture, on aperçoit sur le siège passager avant "une silhouette frêle, de petite taille, vêtue d'une robe blanche", comme la fillette ce soir-là.
Cette audition est intervenue après qu'en début de matinée, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Grenoble eut donné gain de cause à la défense en annulant quatre procès-verbaux remontant au début de l'affaire.
Interrogé une première fois en garde à vue le 31 août par les gendarmes, Nordahl Lelandais n'avait pas été filmé en raison d'une erreur de procédure, alors que le code pénal l'exige en matière criminelle.
Par ricochet, la cour d'appel a également effacé du dossier une partie des déclarations du suspect lors de son interrogatoire de première comparution devant les juges, au moment de sa mise en examen, car il avait alors répondu à des questions directement liées aux auditions annulées.