Selon les informations du procureur de la République de Besançon ce vendredi 11 juin, Rémy Daillet, soupçonné d’avoir joué un rôle dans l’affaire Mia, pourrait être lié à une précédente affaire de soustraction d’enfants, survenue en novembre dernier à Quingey dans le Doubs.
Rémy Daillet - soupçonné d’avoir contribué à l’enlèvement de la petite Mia en avril dernier dans les Vosges - serait-il impliqué dans une autre affaire de soustraction d’enfants, dans le Doubs ? C’est en tout cas une hypothèse envisagée par la justice, comme l'a laissé entendre le procureur de la République de Besançon ce vendredi.
Une famille retranchée chez elle à Quingey
L’affaire remonte au mois de novembre dernier, lorsqu’une famille originaire de Quingey (Doubs) décide de se retrancher chez elle avec ses quatre enfants. Peu de temps avant, les services sociaux seraient intervenus au domicile du couple afin de confier les enfants - non scolarisés et sans aucun contact avec les institutions - auprès d’assistantes sociales.
Comme le révèlent les éléments de l’enquête transmis par le procureur de Besançon Etienne Manteaux en début de semaine à la juridiction interrégionales spécialisée (JIRS) de Nancy, les parents auraient agi sous l’impulsion d’un certain "Rémy, vivant en Malaisie, ancien membre du Modem et fils de député" explique le procureur. Des éléments qui rapprochent de fait le profil de l'individu soupçonné à celui du gourou complotiste Rémy Daillet, dont le nom est également cité dans l’affaire Mia, à sa grand-mère avant d'être retrouvée dans un chalet en Suisse, où sa mère l'avait conduit.
"Très mal conseillés par un charlatan"
Le couple et leurs quatre enfants, des jumeaux de 8 ans, un petit de 2 ans et un nouveau-né, vivaient en vase clos, coupé de tout lien avec la société. "Personne ne pouvait entrer chez eux", ni l'Education nationale ni les services sociaux, a détaillé le procureur. Des éléments qui viennent confirmer les informations révélées par l’Est Républicain, selon lesquelles le père de famille aurait été en lien étroit par téléphone et sur internet avec un dénommé Rémy lors des négociations avec les forces de l’ordre.
Entendus par le juge, "les parents ont expliqué qu'ils avaient été très mal conseillés par un charlatan qui leur disait de ne pas collaborer avec les autorités", a précisé le procureur de Besançon. C'est sur ses conseils qu’ils auraient dans un premier temps décidé de déscolariser leurs enfants puis, dans un second, de se couper du monde.
Rémy Daillet est toujours en Malaisie
Face au "changement radical de l'attitude des parents, le juge a levé partiellement la mesure de placement, permettant le retour des deux plus jeunes enfants au domicile familial", indique par ailleurs Etienne Manteaux. Pour l’heure aucun lien n’est purement établi avec Rémy Daillet. L’intéressé est d’ailleurs toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Il a été interpellé en Malaisie, fin mai, avec sa compagne enceinte et leurs trois enfants. Il a entamé une grève de la faim.