Arc-et-Senans : mémoire pour les Tsiganes internés

Pour la première fois, la France a rendu hommage aux Tsiganes internés durant la Seconde Guerre mondiale. L'un des camps se trouvait à Arc-et-Senans, dans le Doubs.

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Le gouvernement a pour la première fois rendu officiellement hommage mardi au nom de la France aux milliers de Tsiganes internés dans l'hexagone durant la Seconde Guerre mondiale, à l'occasion du 70e anniversaire de la fermeture du camp de Jargeau (Loiret).
"Le chef de l'État souhaitait que toutes les mémoires soient honorées (...). Des Tsiganes ont été internés ici, par les Français, et ont connu la souffrance. Il était temps de leur rendre hommage", a déclaré le secrétaire d'État Jean-Marc Todeschini, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire.
La commémoration, qui s'est déroulée en présence de collégiens et d'anciens internés tsiganes, a eu lieu à l'emplacement de l'ancien camp, aujourd'hui occupé par un collège, et longtemps oublié dans la mémoire collective. Seule une plaque, dévoilée en décembre 1991, rappelle qu'entre 1941 et 1945, 1.700 personnes y furent internées, dont 1.200 Tsiganes.
"On a beaucoup souffert là-dedans, on a eu faim et on a aussi beaucoup pleuré", se souvient Denise Henri, internée avec sa famille de l'âge de sept ans à 12 ans. "Mais on n'en parlait pas beaucoup... Cet hommage, c'est bien", ajoute-t-elle avant d'aller déposer un oeillet sur la plaque commémorative.
"Qu'avaient donc fait nos grands-parents pour mériter ça", s'est de son côté exclamé Alain Daumas, président de l'Union française des associations tsiganes.
"Je veux lire à travers cette plaque l'histoire et les itinéraires individuels de tous les Tsiganes internés dans les camps français, à Arc-et-Senans (Doubs), à Fort-Barraux (Isère), à Saliers (Bouches-du-Rhône), à Mérignac (Gironde), à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), à Gurs (Pyrénées-Atlantiques), à Poitiers, à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) et partout ailleurs", a encore déclaré le secrétaire d'État, qui avait auparavant visité à Orléans le musée du Centre d'études et de recherche sur les camps d'internement du Loiret (Cercil).
"Désormais vit au Struthof (Natzwiller, Bas-Rhin) la mémoire des Tsiganes morts dans les camps nazis comme vit ici, à Jargeau, la mémoire des nomades français internés sur le sol de France", a ajouté M. Todeschini.
Un cinquième des Tsiganes internés en France pendant la Seconde Guerre mondiale sont passés par le camp de Jargeau, où ils ont vécu dans des conditions très dures jusqu'à sa fermeture, bien après la fin du conflit, le 31 décembre 1945.
(AFP)

La saline d'Arc-et-Senans a été un camp d'internement pour les Tsiganes de 1941 à 1943. Plus de 200 familles y ont été emprisonnées. Durant l'été 2014, une exposition retraçait ce passé sombre et souvent méconnu d'un des sites les plus visités de la région. Voici le reportage réalisé à cette occasion par Michel Buzon, Hugues Perret et Pascal Gomez avec l'interview de Grégory Le Moing, conférencier.

 

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