Sur tous les points de blocage des Gilets Jaunes, l'allocution d'Emmanuel Macron a été écoutée par les manifestants. Le compte n'y est pas, selon les Gilets Jaunes que nous avons rencontrés à Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire, et Varennes-Vauzelles, dans la Nièvre.
Augmentation de 100 euros du Smic, exemption de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois, défiscalisation des heures supplémentaires , prime de Noël: le chef de l'Etat a annoncé, hier soir, plusieurs nouveaux gestes face à ce qu'il a appelé "l'état d'urgence économique et sociale".
Cette allocution a bien évidemment été largement suivie par les Gilets Jaunes mobilisés et nombreux sont ceux qui la critiquent. Il n'est pas question de se retirer car "Macron n'a pas pris la mesure de ce qui se passait", selon Pierre-Gaël Laveder, manifestant à Montceau-les-Mines. "Chaque annonce a été huée et la première réaction a été : On se fout de notre gueule. Ce sont des miettes de pain !", a-t-il témoigné, après avoir regardé l'intervention avec une soixantaine de Gilets Jaunes.
Le reportage de S. Aissaoui et O. Labalette avec :
- des Gilets Jaunes
A Varennes-Vauzelles, ce mardi 11 décembre 2018, il n'était pas non plus question de lever le camp. Ces mesures sont jugées insuffisantes face aux enjeux.
Le reportage de R. Chidaine et T. Gomes avec :
- Bernard Follereau, Gilet Jaune
- Serge Lemaître, Gilet Jaune
- Fabienne Bour, Gilet Jaune
Des annonces techniques
Certains Gilets Jaunes ont également jugé ces annonces techniques et leurs montages financiers obscurs. Bien sûr, certains Français verront apparaître sur leurs feuilles de paie une augmentation de 100 euros. Mais tous les journaux pointent, ce matin, que la hausse du Smic n'en est pas vraiment une.
Au 1er janvier 2019, le salaire minimum ne bénéficiera en effet que de la hausse légale automatique prévue par la loi, qui devrait être d'environ 1,8%, soit une vingtaine d'euros net. Les 80 euros restants correspondent en fait la hausse de la prime d'activité déjà actée par le gouvernement mais anticipée. Par ailleurs, il s'agit d'une prime, elle peut être arrêtée à tout moment Elle souffre de clauses exclusives. Elles ne rentrent pas dans le calcul des pensions de retraite car elle n'est pas soumise aux cotisations sociales.
Idem pour la prime de Noël ou l'octroi d'heures supplémentaires ! Tout cela dépendra du bon vouloir employeurs, de la santé économique des entreprises et de l'état des carnets de commandes. Rien n'oblige à verser cette prime, rien n'indique qu'il y aura assez d'activité pour demander aux salariés de faire plus d'heures "payées sans charges, ni taxes".