Certains professionnels de la vigne déplorent des pertes importantes sur leurs parcelles, la faute à des conditions climatiques capricieuses durant l’été et au développement de champignons sur les vignes.
Les années se suivent et se ressemblent pour le monde viticole en Bourgogne. Après un printemps marqué par des épisodes de gel et un été peu épargné par les précipitations, les vignerons ne peuvent que constater les dégâts. « On a une saison compliqué liée à une succession d’événements climatiques anormaux », regrette Julien Montagnon, directeur technique du domaine Aegerter à Nuits-Saint-Georges. Et pour cause, en France, ce mois de juillet se classe parmi les dix mois de juillet les plus arrosés sur la période 1959-2021 d’après Météo France.
Des conditions pluvieuses qui ont favorisé le développement du mildiou dans le domaine de Julien Montagnon. « On a eu des cycles avec pas mal de pluie et de brume qui ont entraîné le maintien d’une humidité forte. Petit à petit, le champignon s’est installé et on a eu du mal à l’éliminer malgré les traitements. Ça a entraîné de la perte. »
Des quantités en chute libre
Le directeur technique du domaine déplore avant tout une perte de quantité dans les futures récoltes.
« On va faire l’un des plus petits millésimes depuis les années 1970. »
Même constat du côté de Dominique Gallois, vigneron au domaine Gevrey-Chambertin. « Pour le moment, en termes de quantité, on sait que ce n’est pas du tout une bonne année. La récolte va être 60/70% moins importante que sur une année normale. »
Un chiffre qui fait craindre le pire à Dominique Gallois. « Il faut que ça s’arrête, car les clients iront chercher leur vin dans d’autres pays producteurs s’ils n’en ont pas assez ici. » Mais cette perte en quantité n’annonce pas forcément une baisse de la qualité. « Les semaines qui viennent vont être primordiales pour déterminer la qualité du vin », avertit le vigneron.
La qualité au rendez-vous ?
De ce côté-là, Julien Montagnon se veut rassurant. « En termes de qualité on entame une période plutôt favorable, on retourne au sec. Si ça continue comme ça on peut faire un millésime plutôt qualitatif. » Mais même si les quantités seront moindre, cela ne veut pas dire qu’il y aura moins de travail pendant les vendanges. « Ça demandera surement beaucoup plus de tri dans certaines parcelles. On va revenir aux fondamentaux c’est-à-dire des vendanges manuelles, des tris à la vigne ou sur table vibrante », précise le directeur technique.
La saison des vendanges s’annonce donc particulièrement importante cette année et pourrait redonner le sourire aux domaines viticoles bourguignons après une année marquée par les aléas climatiques.