Une centaine de chauffeurs "Loti" manifestent contre la loi Grandguillaume

Une centaine de chauffeurs Loti (transport collectif à la demande) ont manifesté à Paris mercredi 2 novembre 2016. Ils protestent contre la proposition de loi du député PS de Côte-d’Or Laurent Grandguillaume censée apaiser les relations entre taxis et VTC, dont l'examen débute au Sénat.

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"Les taxis font la loi"

Arborant sur leurs vitres des pancartes "10.000 emplois en danger" ou "Les taxis font la loi", les véhicules se sont rassemblés en début de matinée près de la gare Montparnasse. Ils ont ensuite défilé en cortège vers Les Invalides, à l'appel de l'association Alternative mobilité transport (AMT) et de l'Union des capacitaires de France (UDCF).



Les titulaires d'une capacité de transport public collectif Loti peuvent actuellement recruter des chauffeurs simplement munis d'un permis B et d'un certificat médical, quand les VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) doivent réussir un examen.

Aussi le nombre de chauffeurs bénéficiant du statut Loti, plus accessible et moins contrôlé que celui de VTC, a explosé avec l'apparition des plateformes de réservation en ligne type Uber, avec lesquelles ils réalisent la majorité de leur chiffre d'affaires.



"12.000 emplois risquent d'être supprimés"

Après une vague de manifestations en février pour défendre leur activité, les entreprises Loti avaient cependant accepté de faire évoluer leur statut vers celui des VTC, via une équivalence pour les salariés pouvant justifier de 12 fiches de salaires.

Elles avaient décroché pour cela un moratoire allant jusqu'en juillet 2018. Mais ce dernier a été ramené au 1er janvier 2017 par un amendement lors des discussions sur la loi Grandguillaume à l'Assemblée nationale.

Cette modification "nous obligera à fermer les portes dans deux mois", assure Joseph François, président  de l'AMT et patron de l'entreprise Groupe Max. Tous les chauffeurs recrutés depuis le mois de février ne pourront en effet pas présenter les 12 fiches de paie requises et devront être licenciés. "12.000 emplois risquent d'être supprimés", affirme Joseph François.

Quant à ceux qui voudraient passer l'examen pour obtenir le statut de VTC,  il est devenu "comparable à celui d'une grande école" et "il faut huit mois d'attente" pour le passer, relève le président de l'AMT. "Pourquoi les priver de travail? Pour faire plaisir à la mafia des taxis?" s'interroge-t-il.
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