Coronavirus : anis, pain d'épices, pour des entreprises emblématiques de la région, la crise est loin d'être finie

Après deux mois de fermeture liée au confinement, la baisse annoncée du tourisme pourrait une nouvelle fois menacer les entreprises. Dans la région, les enseignes qui misent sur cette activité s'inquiètent. 

Le charme des vignobles, les vestiges du passé, le poids de l’histoire et… un morceau de pain d’épices ou une confiserie à l’anis. Pour tous les touristes en voyage dans la région, patrimoine culturel rime souvent avec patrimoine culinaire.
La Bourgogne ne manque pas de joyaux. Mais cet été combien pourront les contempler… et les déguster ?
 

Des réouvertures progressives


Après deux  mois de fermeture forcée, la maison Mulot et Petitjean s'apprête à retrouver ses clients. Malgré les ventes en ligne et quelques ventes à l'export, le coup d'arrêt a été brutal pour le producteur de pain d'épices. Mardi 12 mai, les boutiques rouvriront dans des conditions particulières. Comme partout, le respect des consignes sanitaires sera primordial. "On va rouvrir trois magasins à Dijon et un à Beaune, ça se fera avec des amplitudes horaires moins importantes et après avoir formé le personnel aux nouvelles règles." explique la directrice, Catherine Petitjean.
Gels hydroalcooliques, distanciation sociale, port des masques : autant de nouvelles habitudes à apprivoiser afin de reprendre son activité en toute sécurité.

À Flavigny, où l'anis est roi, il en sera de même. Depuis le 15 mars les portes sont closes et la baisse des ventes est importante. 
La directrice Catherine Troubat l'évalue à 75%, comparé à une période "normale". Les visites de la production et du musée ont toutes été suspendues. 
 
 Mais les directrices ne se leurrent pas. Après des semaines compliquées, la réouverture partielle des boutiques et la reprise des activités ne viendront pas effacer le retard pris. « Le tout est de pouvoir tenir financièrement jusqu’à ce que tout cela soit derrière nous tous » explique Catherine Troubat, très vite rejoint par Catherine Petitjean " Il faut vite passer 2020 comme on dit" et de poursuivre : " On ne s’en remettra pas sur une année, dans le meilleur des cas il faudra deux ans pour s’en remettre." 

La crainte d'un été au ralenti

Après un printemps morose, la saison estivale ne démarre pas pour autant sous les meilleures hospices pour ces enseignes. « Habituellement la saison touristique commence à Pâques avec une clientèle locale. Puis vient la clientèle touristique étrangère et je sais pas s’il y en aura cet été. On en aura peut-être quelques-uns mais ça sera très calme... » explique Catherine Petitjean. 

Il semble toutefois acquis que les voyages depuis l'international seront fortement limités. Voire impossibles. Pourtant ces touristes étrangers, constituent une part importante des recettes de ces enseignes. En plus des achats dans les boutiques, nombreux sont ceux qui viennent également visiter les fabriques. Chaque année, 98 000 visiteurs se pressent à la fabrique de pain d'épices dijonnaise par exemple. 
 

Pour les Anis de Flavigny les pertes pourraient être doubles, car en plus des ventes en boutiques, l'entreprise mise également sur les lieux de passage des voyageurs (aéroports et gares notamment). Alors le marché français pourra-t-il compenser ces pertes ? Les deux chefs d'entreprise ont des avis différents.

 « La Bourgogne-Franche-Comté étant dans la zone rouge, je pense que bon nombre de Français n’auront pas envie de venir dans notre région au début de l’été et les visiteurs étrangers ne pourront pas venir en France si j’ai bien compris. J’imagine que seuls les Bourguignons ou Francs-comtois qui ne partent pas en vacances passeront peut-être dans l’Auxois… » explique Catherine Troubat. 

Malgré tout, son homologue à la maison Mulot et Petitjean veut se montrer "confiante". "Je pense que les clients vont revenir" nous confie-t-elle. Son crédo : miser sur l'entraide entre les commerçants et le soutien des Français pour consommer local. Un appel qui fait écho à celui d'Alain Lassus, président du département de la Nièvre dans nos colonnes.

Et si cet été tourisme rimait avec localisme ? 
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