Coronavirus Covid-19 : Sans masques, les policiers menacent d’exercer un droit de retrait

Ils doivent faire respecter les mesures de confinement pour lutter contre l’épidémie de Coronavirus. Mais les policiers et les gendarmes se retrouvent particulièrement exposés au virus. Pourtant, l'utilisation des équipements de protection, notamment les masques, leur est souvent interdite.

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Alors que les rues se vident, près de 100 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour assurer le respect des mesures de confinement. Les contrôles ont été renforcés. Selon le ministère de l’Intérieur, 70 000 contrôles ont été pratiqués sur la seule journée du mercredi 18 mars.

« Un pistolet automatique, une casquette et un uniforme, ça ne protège pas du virus ! » - Stéphane Karlin


« Le ministre revendique 70 000 contacts. Je m’inquiète de la situation sanitaire sur ces contrôles pour les forces de l’ordre comme pour les personnes contrôlées » explique Stéphane Karlin, secrétaire régional de l’Unsa Police en Bourgogne Franche-Comté. Il dénonce le manque le matériel de protection en nombre suffisant.
 

Menace de droit de retrait


« Il y a un problème avec le matériel de protection, confirme de son côté Stéphane Ragonneau du syndicat Alliance Police. « Le matériel est là. Il est mis dans les bureaux, sous clé. Parfois même dans les véhicules de police. Mais on a reçu des ordres pour ne pas l’utiliser. On a du matériel, mais il ne faut pas le toucher ! »

Si demain on ne nous autorise pas à porter de masques, on exercera notre droit de retrait ! » - Stéphane Ragonneau

Selon Alliance Police, dans certains départements, des policiers ont été menacés de sanction en cas d’utilisation des masques. « On va exercer un droit de retrait, annonce Stéphane Ragonneau. Si demain on ne nous autorise pas à porter de masques. Si on ne nous autorise pas à travailler en équipes réduites pour éviter les contaminations dans nos rangs, demain on exercera notre droit de retrait ! »
 

"Le droit de retrait n'a pas lieu d'être" répond le préfet


Face à la contestation d’une partie des forces de l’ordre, en l’absence de directives nationales, certains directeurs départementaux de la sécurité publique ont pris l’initiative. En Côte d’Or, les équipes sur le terrain sont désormais composées de 4 équipiers contre 8 auparavant. Elles sont également équipées de matériels de protection.

Mais ce matin, le préfet de la région Bourgogne Franche-Comté, Bernard Schmeltz s’est montré beaucoup plus intransigeant. Il était invité de nos confrères de France Bleu Bourgogne. « Le droit de retrait pas lieu d’être dans le cadre d'une épidémie. Ils doivent respecter les gestes barrières. C'est la bonne façon de protéger. Je voudrais rappeler que le port du masque chirurgical n'est pas recommandé en l’absence de symptômes. Ce n'est pas la bonne réponse pour le public comme pour nos forces de l'ordre. La continuité des services publics doit être assurée. »

A Chalon-sur-Saône, des gants mais pas de masque

 

Illustration ce jeudi 19 mars sur les rives de Saône à Chalon-sur-Saône. Les policiers contrôlent les attestations des automobilistes. Ils portent des gants, mais pas de masques. "Les forces de police portent un masque lorsqu’elles controlent une personne susceptible d’être infectée par le covid-19, ou lorsqu’elles se trouvent dans un milieu confiné comme un véhicule quand elles transportent une personne, détaille le sous-préfet du département Jean-Jacques Boyer. Mais pour le service ordinaire, notamment en plein air, il n’a pas été jugé utile de porter un masque."

Une distinction pas forcément évidente pour un policier. "Je ne suis pas médecin. Je n'ai pas de thermomètre pour savoir si la personne controlée est malade". 

 

Une vingtaine de policiers en quatorzaine

Selon les syndicats de policiers, cette situation pourrait conduire à la contamination d’une grande partie des personnels. « Beaucoup de collègues sont venus travailler malades, constate Stéphane Karlin. A Lons-le-Saunier, 7 collègues ont été en contact avec un policier qui présentait des symptômes. Ils sont en confinement. »
 

Nous sommes là pour protéger la population mais aujourd'hui nous sommes en danger" - Stéphane Ragonneau

Actuellement, une demi-douzaine de policiers auraient présentés des symptômes et seraient considérés comme des cas-suspects. Les tests de dépistages ne sont plus pratiqués que sur les cas de patients sévèrement atteints. En Bourgogne-Franche Comté, une vingtaine de policiers auraient été placés en quatorzaine, notamment dans les comissariats de Dijon, Sens et Mâcon.


"On souhaite que l’on nous ecoute. Nous sommes là pour protéger la population mais aujourd'hui nous sommes en danger, clame Stéphane Ragonneau. Nos directeurs ne nous soutiennent pas. Si on n’est pas entendu, on ira taper partout, voir nos députés, nos sénateurs" promet-il.

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