Coronavirus et transport scolaire : "La bonne formule serait l’obligation du masque", dit la Région

INTERVIEW - De nombreux parents sont inquiets avec la reprise progressive des cours au 11 mai. Ils s'interrogent notamment sur l'organisation du transport scolaire. Michel Neugnot, vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté en charge des transports, nous répond.

Comment va s'organiser le transport scolaire avec la reprise des cours à partir du 11 mai ?

Michel Neugnot : Pour l'instant, nous sommes dans l'attente. Nous avons tous les éléments de travail prêts. On a de la concertation avec tous les transporteurs. Mais il faut que l'État fixe sa doctrine en la matière. On attend cela et on espère l'avoir le plus rapidement possible.

Nous avons eu ce matin [mercredi 22 avril] une table ronde avec l'ensemble des régions, le ministère des Transports et les acteurs principaux du transport pour demander à l'État de fixer une règle claire qui soit valable pour tous les transports.

Le transport des élèves scolarisés concerne à la fois du transport dédié ou l'utilisation de transports déjà existants, en rural comme urbain. Donc on ne peut pas saucissonner par type de transports.

On pense que la bonne formule serait l'obligation – par décret ou une autre forme – du masque dans les transports, étant entendu que la distanciation va être très difficile à appliquer.
Avant de connaître quelles seront les règles sanitaires pour transporter, on ne peut rien faire. D'où cette demande très forte que l'on ait des réponses avant le tout début de semaine prochaine, pour pouvoir commencer le travail.

Il faut que le gouvernement fixe une règle nationale pour tous les transports et ça passe par le port du masque obligatoire puisque la distanciation ne pourra pas être tenue partout.
Michel Neugnot, vice-président du conseil régional en charge des transports


Ensuite, l'autre problématique qu'on l'on pose, c'est qu'il y a cette reprise du 11 mai, du 18 mai, du 25 mai. Mais il y a surtout de la prochaine rentrée de septembre à préparer.

J'ai cru comprendre qu'un retour vraiment à la normale pour le déplacement de tous les Français ne se fera qu'à partir du moment où on aura le vaccin. Le terme donné pour le vaccin, c'est fin 2021, début 2022 nous dit-on.

Donc il faut aussi en même temps commencer à réfléchir à toute l'année scolaire prochaine. D'habitude, c'est dans le mois de mai que l'on fixe tous les transports. Et là, on va le faire dans une nouvelle donne.
 
 

Ne craignez-vous pas que les parents se détournent du transport collectif ?

C'est une crainte effectivement. Il faut redonner confiance dans le transport collectif. Parce qu'avec le prix du pétrole bas, le transport collectif peut être durablement mis à bas, ce qui serait une catastrophe d'un point de vue environnemental. On peut annihiler des années d'efforts.

Il faut redonner confiance aux usagers dans le transport collectif, qu'il soit scolaire ou non. C'est la raison pour laquelle il faut que l'État établisse des règles valables partout et pour tout le monde. Parce que si on n'a pas ça, effectivement, chacun va y aller de sa solution individuelle par crainte et par manque de confiance.

On va devoir vivre avec ça dans les transports pendant plusieurs mois. Donc la responsabilisation individuelle va être essentielle. Je pense que l'État devra prendre une position ferme là-dessus en disant que c'est l'individu, le voyageur, qui devra faire en sorte d'avoir un masque comme il doit avoir un titre de transport.
 
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