L'éleveuse côte-d'orienne et la société qu'elle a fondée, Le Bœuf éthique, viennent de l'annoncer. Le premier abattoir mobile pour bovins a commencé à fonctionner. Il va de ferme en ferme avec pour objectif de limiter le stress des animaux avant la mise à mort.
"J’avais beaucoup d’appréhension car c’était une première. Mais ma bête a pu rester à la maison, être laissée au pré jusqu’au dernier moment. Elle est venue à pied calmement dans l’abattoir mobile. J’ai pu l’accompagner jusqu’à la porte. Cela m’a rassurée de voir que cela se passait comme je l’avais rêvé", explique Émilie Jeannin qui attendu un peu avant d'annoncer la nouvelle sur la page Facebook de sa société.
L’éleveuse de Beurizot, en Côte-d’Or, se souviendra longtemps de ce 25 août 2021 où son projet est enfin devenu opérationnel dans sa propre ferme. Pour l’occasion, il était prévu d’abattre et de préparer à la vente un seul bovin.
Cinq ans d'efforts
"Nous sommes encore en phase d’ajustements dans le camion. Tout n’est pas encore rôdé, on doit encore progresser. Un peu comme un artisan, les équipes ont encore de besoin de se faire la main à ce nouvel outil pour que les conditions soient optimales aussi bien pour les bêtes que pour les hommes. Mais nous avons des collaborateurs très engagés qui ont à cœur de faire les choses du mieux possible", se félicite l’agricultrice.
Cette première journée de test a concrétisé cinq ans de travail. Convaincre les autorités de faire évoluer la réglementation en matière d’abattage, lever des fonds, superviser la construction de l’abattoir mobile, constituer une équipe autour d’elle… Émilie Jeannin a donné de son temps et de son énergie pour importer ce concept suédois, destiné à limiter le stress des bêtes.
Le credo de la jeune femme est résumé ainsi sur la page Facebook du Bœuf Éthique: "enfin des animaux nés, élevés et abattus à la ferme".
Un camion qui circule, une viande commercialisée
Celle qui aime à dire "transportons la viande, pas les animaux" avoue avoir vraiment réalisé qu’elle touchait au but quand elle a vu la première barquette de bœuf de sa production, estampillée de la marque qu’elle a créée.
Depuis la fin août, le camion n'est plus en phase de tests. Il circule de ferme en ferme chez les agriculteurs intéressés par ce type de mise à mort, censée être moins industrialisée et moins déshumanisée que dans un abattoir classique.
À terme, il pourra rayonner sur toute la Bourgogne-Franche-Comté. Et dès ce mercredi 8 septembre, les consommateurs peuvent acheter la viande de ces éleveurs sur le site internet leboeufethique.fr.