Trouver des bras pour les vendanges est bien souvent un casse-tête pour les vignerons. Pour pallier le manque, la filière bourguignonne a cette année signé un partenariat avec des écoles supérieures, dont l'université de Bourgogne, afin de faciliter la venue d'étudiants dans les vignes.
"Tout ça, vous coupez, même les petits grapillons... Il n'y en a pas beaucoup cette année, donc il ne faut pas en oublier !" Le sécateur à la main, Thiebault Huber indique patiemment à ses nouvelles recrues la marche à suivre pour récolter le raisin. Autour de lui, quatre jeunes filles venues spécialement à Pommard (Côte-d'Or) ces 14 et 15 septembre.
Toutes étudiantes, elles font partie d'un dispositif mis en place par l'université de Bourgogne et d'autres écoles supérieures dijonnaises, en partenariat avec la filière viticole locale. L'objectif : permettre aux étudiants de participer plus facilement aux vendanges.
"On est entre copines !"
Pour ce faire, la région Bourgogne-Franche-Comté prend en charge le trajet de Dijon jusqu'à Meursault. C'est à la gare de Meursault, dans la côte viticole, que le président du domaine Huber-Verdereau les a récupérées. Puis, emmenées ensuite en minibus jusqu'à son vignoble. "C'est un 'pack week-end', elles restent deux jours", souligne-t-il. "Pour le moment, les étudiants ne viennent que de Dijon, mais on espère pouvoir élargir ça à Besançon, Mâcon..."
Les étudiantes, elles, semblent ravies de l'expérience. "J'avais déjà fait les vendanges, mais seulement à la table de tri et pas à la coupe", explique Coline, étudiante en agronomie. "Avec mes amies, on est dans la même école, alors on a décidé de venir parce que ça fait une expérience pour notre filière."
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"C'est plaisant de voir les récoltes, et puis on est entre copines !", abonde Hélène, pour qui il s'agit des premières vendanges. Comme ses camarades, elle a eu connaissance de l'opportunité via une annonce partagée par son école. "Je voulais participer aux vendanges, alors c'était l'occasion. Et puis, aussi, de gagner un peu d'argent !"
Attirer à la vigne
Pour les viticulteurs, l'objectif est également d'attirer vers les métiers de la vigne et du vin. "Chaque année, on a besoin de 45 000 vendangeurs sur l'ensemble de la Bourgogne", précise Thiebault Huber. "Donc il y a besoin de bras. Comme les vendanges sont un moment de convivialité, peut-être qu'on peut essayer de susciter des vocations !"
Sans les moines cisterciens, on ne serait pas là, donc ça s'est transmis depuis déjà quelques générations. On se doit de le faire à notre tour.
Thiebault Huber,président du domaine Huber-Verdereau
S'il n'a accueilli cette année que quatre étudiantes, le vigneron affirme d'ores et déjà son intention de réitérer l'expérience l'an prochain "avec un peu plus". Pour le cru 2024, ce sont, au total, une trentaine d'étudiants qui participeront à la récolte dans le vignoble bourguignon.