Abandonné depuis six ans, le château de La Rochepot dans une "course contre la montre" pour ne pas tomber en ruine

Le château de la Rochepot (Saône-et-Loire) a encore son avenir en suspens. Bien que des travaux de rénovation d'urgence aient été mis en place, le monument n'est pourtant pas encore libéré de son ancien propriétaire Dmitri Malinovsky. Condamné en mai dernier, le châtelain repousse encore l'attente avec un procès qui continuera prochainement en cassation.

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Ce dossier traîne depuis de nombreuses années en Côte-d'Or, mais aujourd'hui le château de La Rochepot fête les six ans de son abandon, tout cela au milieu d'un tourbillon de péripéties judiciaires. Alors que le 27 mai dernier avec la condamnation de Dmitri Malinovsky (le propriétaire des lieux), on aurait pu croire que cette affaire était sur le point de se terminer, il n'en est rien pour le moment.

Celui-ci acquiert le château en 2016, mais seulement deux ans plus tard, coup de tonnerre. Le 5 octobre 2018, Dmitri Malinovsky est arrêté par les gendarmes. Il est alors suspecté de fraudes, mais aussi de blanchiment d'argent en Ukraine. Malinovsky est soupçonné d'avoir détourné pas moins de 12 millions d'euros dans son pays, avant de se faire passer pour mort.

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Trois de ses complices, un homme et deux femmes, sont également arrêtés au même moment. Par la suite, près de 4,6 millions d'euros de biens lui sont saisis, avec dans le lot le château de La Rochepot. À ce moment-là, l'enquête tournée au départ sur l'acquisition du monument devient au final un dossier sur une escroquerie au niveau international.

Le patrimoine du château dilapidé

Rebondissement suivant dans cette affaire : une vente aux enchères des biens du château le 11 octobre 2021. Sur place, les habitants de La Rochepot s'y opposent fermement et lancent même une pétition en ligne appuyée par plusieurs milliers de personnes.

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Malgré tout, la quasi-totalité du mobilier du lieu partira aux quatre coins du globe pour un total d'un demi-million d'euros. Une statue de la vierge à l'enfant est tout de même sauvée, grâce à un achat en commun avec les habitants de La Rochepot.

Le calvaire judiciaire est lancé

En février 2022, les amoureux du château de La Rochepot entrevoient un espoir. Le châtelain ukrainien, après quatre ans d'attente, est finalement jugé à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Mais l'avocate de la mère du prévenu, dès l'ouverture du procès, dépose une requête en nullité, qui repoussera pour la première fois l'échéance. Rendez-vous donc en novembre 2022, où la deuxième session du procès s'est ouverte.

À la suite de cet épisode, Dmitri Malinovsky est reconnu coupable de plusieurs chefs d'accusation : blanchiment d'argent, usage de faux papiers d'identité, travail dissimulé et détention d'armes. Il est donc condamné à quatre ans et demi de prison, dont quatre mois ferme et six mois avec sursis additionné de 100 000 € d'amende.

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Interdit de séjour en Bourgogne, il se voit confisquer le château de La Rochepot. Le tribunal prononce également des peines de prison allant de deux ans à quatre mois avec sursis contre quatre autres prévenus, dont l'ex-femme de Dmitri Malinovsky, Alla Malinovska, et son ex-maîtresse Olga Kalina.

Le mis en cause fait appel de la décision et un nouveau procès se prépare en octobre 2023, mais sera à nouveau repoussé après une nouvelle procédure engagée par l'avocate de l'une des prévenues. La nouvelle date aurait dû être en novembre 2023 mais encore une fois, elle est reportée à mars 2024.

Le 27 mars 2024, le procès est enfin lancé, mais la justice ne se prononce pas. Il faudra attendre le 27 mai pour que les condamnations soient confirmées, voire alourdies. Dmitri Malinovsky écope au final d'une peine de 5 ans de prison et six mois de sursis, alors que son ex-maîtresse Olga Kalina écope quant à elle de trois ans de prison avec sursis et d'une interdiction de se rendre sur le territoire français.

On va sauver le château quand on aura le verdict et que l'on pourra permettre à un acheteur de vite l'acheter.

Véronique Richer

Maire de La Rochepot

Néanmoins : tout n'est pas encore terminé, le châtelain et ses complices ont décidé de saisir la Cour de cassation, dernière étape avant la décision finale. Problème : cette démarche gèle la confiscation du château de La Rochepot par l'Etat. Celui-ci ne pourra donc pas être vendu avant la fin du jugement. Un jugement, dont on ne connaît bien sûr pas encore la date.

Des travaux d'urgence mis en place depuis cet été

En attendant, le monument historique de La Rochepot est depuis six ans laissé à l'abandon ou presque. Des travaux d'urgence ont dû être mis en place sur le site du château en cet été 2024. Selon la maire de la commune Véronique Richer, "plusieurs professionnels sont intervenus sur place dont un forestier pour faire tomber des arbres, des jardiniers ont nettoyé l'intérieur du château,... Ça bouge enfin, ça évite la dégradation de certains endroits du château." 

Le temps va à l'encontre de la conservation du château, ça fait quelques années, il faut trouver une issue rapide pour éviter que certaines choses se dégradent.

Véronique Richer

Maire de La Rochepot

La première édile enchaîne. Selon elle : "Il faut trouver une issue à ce procès. C'est une course contre la montre. Ça sera gagné quand on aura le verdict de la cour de cassation."

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