"C'est un drame pour nous" : importants dégâts pour les agriculteurs de Côte-d'Or après les fortes pluies de juillet

Lors de la visite des représentants de l’État et des élus du territoire ce 27 juillet, les agriculteurs du Val de Saône en Côte-d'Or ont présenté les conséquences des récents orages sur leurs cultures. Champs inondés, pertes des récoltes, mort des plantes, les dégâts sont importants.

"Voir tout détruit en l’espace d’une semaine de pluie, c’est désespérant", se désole Matthieu en regardant l’une de ses parcelles de 10 hectares totalement sinistrée. Il fait partie des agriculteurs du Val-de-Saône à avoir été fortement impactés par les orages qui ont touché la Côte-d’Or durant le mois de juillet et notamment dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 juillet. Les professionnels du secteur ont reçu ce mardi 27 juillet la visite d'élus locaux et d’un représentant de la préfecture pour faire le point sur les dégâts causés par l’épisode climatique.

D’après les chiffres de la coopérative agricole et viticole Bourgogne du Sud, les exploitants à l’est de Beaune ont perdu 2 500 hectares de cultures en raison des fortes pluies qui touchent le département depuis le milieu du mois de juillet. Des chutes massives qui provoquent la montée des eaux de la Saône et des inondations dans les champs, au moment même où les plantations sont saines et arrivent à pleine maturité.

Une catastrophe agricole inhabituelle en juillet

"L’eau ne se retire pas. Les racines sont dans un milieu qui est asphyxié. Elles vont pourrir et les plantes vont crever. C’est ça la réalité ! C’est de la perte pure et simple. Les plantes n’ont plus de vie. Elles vont dépérir", décrit Emmanuel Bonnardot, président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) du canton de Seurre.

Une situation désolante, d’autant plus que les épisodes de montée des eaux de la Saône provoqués par la pluie ont plutôt lieu en hiver. "On est habitué à voir des crues. Mais en hiver, les cultures ne sont pas implantées. Là, c’est du jamais vu à cette période de l’année. Même quand on en parle à nos aînés". 186 millimètres de pluie sont déjà tombés depuis le début du mois de juillet dans le secteur du Val-de-Saône. Pour comparaison, seuls 9 millimètres avaient été relevés en juillet 2020.   

C’est un drame pour nous. Quand on voit le désastre, c’est un arrachement. On est les premières victimes du dérèglement climatique car nous avons sous le ciel toutes nos surfaces et nos champs de production.

Jean-Luc Loizon, agriculteur à Bonnencontre et élu à la Chambre d’Agriculture

Pour les différents collectifs, les agriculteurs sont les premiers exposés aux conséquences du réchauffement climatique. La Chambre d’Agriculture, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont alors invité les représentants de l’État ainsi que les élus du département et de la région à se rendre ce mardi 27 juillet dans les cultures touchées par les épisodes de pluie.

Le secrétaire général de la préfecture de Côte-d’Or Christophe Marot était présent sur place. "C’est important que l’État vienne pour se rendre compte des dégâts. Il faut apporter des réponses rapides. Notre rôle, c’est d’établir le constat le plus précis possible. Ensuite il y a des actions à enclencher à court terme, puis à moyen et long terme".

Une législation à revoir pour les agriculteurs

Pour les agriculteurs, les pouvoirs publics doivent notamment revoir les règles qui encadrent le traitement des sols et des eaux. "Il y a toute une législation défavorable à l’entretien de notre environnement et qui font qu’on ne peut rien faire de significatif. On le vit très mal. Ce sont des gens dans des bureaux qui ne sortent jamais qui pondent ces législations inadaptées", s’emporte Jean-Luc Loizon, agriculteur à Bonnencontre (Côte-d'Or) et membre de la chambre d’agriculture.

Les professionnels du secteur espèrent notamment la mise en œuvre d’un plan de stockage de l’eau. "Il faut juguler les inondations comme celle que l’on vient de voir mais aussi que l’on ait des réserves lors des sécheresses intenses pour passer plus facilement ces périodes difficiles", souffle l’élu à la Chambre d’Agriculture. "Il faut que tous les acteurs puissent s'entendre sur où va aller l'eau lorsqu'elle tombe, quelles infrastructures à mettre en place, comment on les entretient", abonde Gilles Delepeau, conseiller départemental du canton de Brazey-en-Plaine.

Sur proposition de Christophe Marot, les agriculteurs se rendront prochainement à la préfecture de Côte-d’Or pour faire à nouveau le bilan de cette catastrophe agricole et trouver des solutions à ces enjeux. "On devra saisir Paris pour certains éléments, notamment le problème de l'assurance récolte et des calamités agricoles qui sont aujourd'hui des systèmes à bout de souffle qui ne satisfont plus les agriculteurs", affirme le secrétaire général de la préfecture.

Les fortes pluies du mois de juillet ont également des conséquences en Saône-et-Loire où les cultivateurs estiment avoir perdu près de 10 000 hectares.

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