Côte-d'Or : brûler, recycler... le traitement des sarments de vignes fait débat

Que faire des sarments de vignes ? Sur la Côte de Beaune (Côte-d'Or), le domaine Dujardin a fait appel à une entreprise pour recycler ces déchets post-taille. Une idée qui fait son chemin dans le monde de la viticulture, même si le brûlage n'est pas abandonné pour autant.

Le brûlage des sarments de vignes, une tradition qui a fait son temps ? Dans le domaine qu'elle gère avec son frère, près de Beaune (Côte-d'Or), Margaux Dujardin s'essaie au recyclage de ces déchets verts. Un procédé plus écologique, qui semble se démocratiser chez les jeunes vignerons.

"On est revenu sur le domaine en 2019 avec mon frère et on a la volonté de faire attention à notre planète et de valoriser nos sarments", explique la jeune femme. "Je crois qu'on est contraint de réfléchir à une autre façon de penser la vigne. Aujourd'hui, on peut plus facilement le mettre en forme."

Faire gagner du temps aux domaines tout en protégeant l'environnement

C'était du moins la volonté de Stéphane Bidault, PDG de Vitis Valorem, lorsqu'il a créé l'entreprise en 2013. Il cherchait alors à imposer son service comme "pionnier du recyclage et de la valorisation des sarments de vigne" dans la région.

"L’idée du recyclage des sarments fait son chemin et prend une dimension assez importante", avance-t-il. "On se rend compte aujourd’hui que la viticulture dans son ensemble est engagée dans une logique de 'décarbonisation' de la Côte."

Depuis 2020, on voit une vraie évolution et un vrai changement de fond, sur la compréhension et l’implication de l’ensemble de la viticulture sur ces sujets d’impact carbone.

Stéphane Bidault, PDG de Vitis Valorem

Mais avant de recycler les sarments, il faut les ramasser. C'est là qu'intervient Prest'Arrache, une société spécialisée dans les travaux viticoles. Les deux prestataires travaillent ainsi de concert pour valoriser les déchets verts du domaine Dujardin.

"On apporte une solution au travail à effectuer, sans avoir à gérer le transport, le personnel", précise François Palazon, de Prest'Arrache. "C'est du clé en main, avec une confiance complète sur la qualité de notre travail."

"On a décidé de faire appel à un prestataire, déjà pour sa disponibilité et puis surtout pour le travail fourni en un temps réduit. C'est une pression en moins pour nous", acquiesce Margaux Dujardin.

Vers un traitement mixte des déchets verts ?

Alors si le recyclage des sarments est si avantageux, pourquoi ne pas opter pour cette seule solution de traitement des déchets de la vigne ?

"On ne peut pas imaginer tout recycler du jour au lendemain", indique Stéphane Bidault. "On a un panel de solutions disponibles. Le recyclage est une évolution, oui, mais pas une révolution."

"On ne veut pas faire du forcing", approuve François Palazon. "On explique aux clients qu'on ne travaille pas avec le brûlage, c'est un choix. Certains acceptent, d'autres non, mais nous, on reste sur cette ligne de conduite."

Le brûlage reste une pratique répandue parmi les viticulteurs. Son interdiction en Saône-et-Loire, début 2017, avait par exemple suscité de vives réactions dans le monde viticole local.

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