Un boulanger de Beaune a été victime d'une coupure de courant le lundi 21 août dans la matinée. Une intervention a permis de réalimenter son établissement en début de nuit. Le lendemain matin, le boulanger découvre ses congélateurs hors service, avec toutes les préparations avariées.
C'est une très mauvaise surprise pour Damien Beyer, qui possède sa boulangerie rue de Lorraine à Beaune. La coupure électrique touche son établissement vers 9h30 lundi 21 août. Mais une succession d'événements vont l'obliger à fermer temporairement son établissement.
Une coupure électrique, puis des complications
C'est en milieu de matinée que la coupure a touché une partie de la ville de Beaune. Damien Beyer témoigne : "Dès la coupure, j'ai essayé d'appeler le numéro d'urgence d'Enédis, jusqu'à 21h30, j'ai appelé une dizaine de fois. J'ai eu un répondeur qui nous disait qu'ils étaient au courant sur Beaune et que les techniciens s'en occupaient. Pendant cette journée, on a vendu le pain et on l'a bradé. Les pétrins du lundi, prévus pour la cuisson du mardi, on les a fait et on les a vendus. On avait 500 kilos de pâte à pain, on a tout cuit. De toute façon, on savait que cette préparation était vouée à la déchetterie si on ne la cuisait pas."
Le boulanger explique alors que son four, branché sur un autre compteur électrique, quant à lui fonctionnait. En revanche, la boutique, l'éclairage la caisse "et surtout les congélateurs", rien n'était alimenté. L'artisan ne se laisse pas "À 21h30 j'ai une personne physique d'ENEDIS, qui effectue des tests à distance, en disant que tout était rentré dans l'ordre. De retour à la boutique, rien ne marchait. Je rappelle Enedis, qui me fait faire des tests. Le technicien diagnostique que leur disjoncteur était défectueux, ce qui a fait claquer mes congélateurs."
1,5t de préparations jetées
L'artisan précise que tout "est fait maison", mais qu'il travaille sur "des grosses séries : on fait des préparations qu'on fait en cru-congelé, et après on cuit au fur à mesure au magasin, en fonction des besoins. Là, on a jeté l'équivalement de trois semaines de travail et une tonne cinq (1,5t) de produits ont été jetées."
Le boulanger travaille de cette façon, pour être "réactif dans le magasin, sans jeter trop après 19 heures. Quiches, verrines, pâtisserie, tout cela est préparé en avance."
Damien Beyer explique que c'est avec l'aide de la mairie de Beaune qu'il a pu avoir les bons interlocuteurs pour obtenir une benne à ordures, pour se débarrasser de ses préparations alimentaires. Le problème est que les pâtes et les levains fermentent, un processus qui se s'arrête que par la cuisson. "Tout a été jeté" lâche-t-il. "On a ensuite dû tout nettoyer, on a fait l'équivalent du gros nettoyage de printemps avec les équipes."
En attente de réparations
En date du jeudi 24 août, le boulanger n'a toujours pas ses congélateurs en état de marche. "Ce qui ne nous empêchera pas de reprendre la fabrication du pain pour commencer à livrer et en vendre dès dimanche. L'équipe de pâtisserie-viennoiserie est coincée jusqu'à ce que les congélateurs soient réparés."
Côté indemnisation, l'artisan attend le passage d'un huissier pour estimer les quantités alimentaires perdues et démarcher ensuite les assurances et la DIRECCTE (maintenant appelées Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) pour le chômage technique de ses employés.
Mais Damien Beyer ne comprend pas que le mot "surtension" soit "banni de tout rapport". La cause des dommages électriques dans son établissement semble être une surtension d'après lui, "mais visiblement, Enedis ne veut pas faire apparaître ce mot, j'en ai besoin pour les assurances." De plus, l'artisan se désole de n'avoir "aucun document de la part d'Enedis lors de leur intervention, aucune trace écrite."
Le service communication d'Enedis, contacté par France 3 Bourgogne le jeudi 24 août pour obtenir plus de renseignements sur la coupure électrique, n'a pas répondu dans les délais pour la rédaction de cet article.
D'autres commerces impactés
Plus de deux mille foyers ont été concernés par la coupure électrique lundi, des particuliers mais aussi des professionnels, comme à l'Hôtel Henry II à Beaune, où on nous a confirmé "une coupure électrique" entre la mi-journée et la fin d'après-midi, sans dommages électriques.
La boulangerie reprendra son activité à partir de dimanche 27 août, et si les congélateurs sont réparés rapidement, l'établissement pourra atteindre un régime de croisière pour à nouveau proposer des préparations de pâtisserie et traiteur.