Blanchiment d'argent, travail dissimulé... au château de La Rochepot, une escroquerie présumée d'ampleur internationale

Alors que six personnes seront jugées à partir de lundi 7 novembre dans l'affaire du château de La Rochepot (Côte-d'Or), France 3 Bourgogne vous propose de revenir sur cette singulière histoire qui reste nimbée de mystère.

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C'est un feuilleton dont la conclusion doit bientôt s'écrire. Ce lundi 7 novembre - près de neuf mois après le renvoi du procès -, six personnes comparaîtront à nouveau devant le tribunal correctionnel de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Leur sont notamment reprochés des faits de blanchiment d'argent en bande organisée, dans ce qui est devenu la tristement fameuse affaire du château de La Rochepot (Côte-d'Or).

Le cerveau présumé de la fraude ? Un Ukrainien recherché par Europol

Acquis par la famille de Sadi Carnot à la toute fin du 19ème siècle, le château de La Rochepot est racheté par un groupe d'investisseurs ukrainiens en 2015 pour environ trois millions d'euros. Un réel soulagement pour la commune : avec quelques 30 000 visiteurs chaque année, le monument est l'un des plus visités de la région.

Mais bien vite, les choses se gâtent. En décembre 2017, le quotidien local Le Bien Public révèle que de nombreux artisans ayant effectué des travaux dans le château n'ont jamais été payés. Pire, des ouvriers venus d'Europe de l'Est ont travaillé sans aucun contrat.

Alors que la justice se saisit de l'affaire, Europol découvre que le propriétaire supposé de l'édifice n'est autre qu'un fugitif ukrainien de haut-vol dénommé Dmitri Malinovsky. Soupçonné d'avoir détourné plus de 12 millions d'euros, il se fait passer pour mort en 2014 afin d'échapper à la justice de son pays.

Mais le 5 octobre 2018, Dmitri Malinovsky et Alexandru Arman, gérant du château, sont arrêtés par la gendarmerie, mis en examen et placés en détention provisoire. Leurs compagnes sont quant à elles placées sous contrôle judiciaire. Les forces de l'ordre saisissent par la même occasion des biens dont le montant s'élève à plus de 4,6 millions d'euros, parmi lesquels une Rolls-Royce de collection et des œuvres de Salvador Dali.

Devant la complexité de l'affaire, le parquet de Dijon se dessaisit toutefois de l'affaire fin 2018, au profit de la Juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Nancy.

Pour le château, une lente descente aux enfers

Saisi par la justice suite à l'arrestation du propriétaire, le château de La Rochepot est depuis fermé au public. Fin 2021, l'intégralité du mobilier a même été vendu aux enchères afin de régler les dettes du site, au grand dam des habitants. "Ce n’est pas possible de laisser faire ça. C’est un scandale. Le patrimoine part aux étrangers. On ne garde rien, c’est une honte pour moi !", déplorait une habitante du village, quelques jours avant la vente. 

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De son côté, la maire de La Rochepot, Véronique Richer, s'est fendue d'un courrier au procureur de la République pour lui faire part de son inquiétude concernant l'état du bâtiment. "Des fenêtres ont été ouvertes et des pièces ont été visitées", a-t-elle détaillé. "Il n'y a pas de réelles dégradations, mais il faudrait réaliser des coupes de bois."

Le château se dégrade en même temps qu'il provoque la déception des touristes.

Véronique Richer,

maire de La Rochepot

La gestion de l'édifice a depuis été confiée à l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC). Un premier signe encourageant dans une affaire qui dure désormais depuis plus de quatre ans. 

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