Ce dimanche 10 décembre, deux personnes ont été agressées à l'arme blanche dans les tribunes de l'AS Fontaine-d'Ouche en marge du match de football contre Bourg-en-Bresse en Coupe Gambardella. Le manque de moyens pour sécuriser le stade est à nouveau mis en cause.
"Doit-on attendre un événement plus grave pour limiter les dégradations et sécuriser notre stade ?" Nasserdine Gaouir, le président de l'AS Fontaine d'Ouche est désappointé. Ce dimanche 10 décembre, les moins de 18 ans de son club de football ont joué face à Bourg-en-Bresse en Coupe Gambardella. Ce match devait être historique pour le club dijonnais. Il l'a été mais pour toutes les mauvaises raisons.
Deux personnes ont été agressées à l'arme blanche dans les tribunes du stade. Selon le président de l'ASFO, elles ont été blessées alors qu'elles s'interposaient pour éviter une agression entre deux bandes de Talant et de la Fontaine-d’Ouche. Elles ont subi des blessures légères. Le SAMU et la police sont intervenus sur place pour les soigner et pour que le calme revienne aux alentours du stade de la Fontaine-d'Ouche.
Une grève en juin dernier
Ce n'est pas la première fois que des tensions éclatent au sein du club. En juin dernier, l'AS Fontaine-d'Ouche a annulé ses entraînements après une agression : deux éducateurs ont été roués de coup et des enfants ont reçu des tirs de paintball à la suite d'une dispute. La cause : un groupe qui refusait de céder le terrain aux U14, qui avaient pourtant réservé un créneau. À l’époque, Nasserdine Gaouir précisait à France 3 Bourgogne que le club avait "déjà rencontré des situations comme celle-ci".
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"C'est un terrain non sécurisé. Des gens peuvent venir sur le terrain et prendre à partie des joueurs." Le terrain historique du club, le stade d'honneur, n'est guère en meilleur état. En juin déjà, le président de l'AS Fontaine-d'Ouche demandait à la mairie davantage de moyens, pour pouvoir sécuriser ses entraînements et ses matchs. Après cette grève, le club avait repris toutes ses activités en septembre.
Mais quatre mois après, Nasserdine Gaouir dresse un constat amer : "La ville de Dijon n'a tenu aucune de ses promesses." Il ajoute : "Elle avait promis de changer tous les portails. Ils ne sont pas assez hauts et sont donc ouverts pour que tout le monde puisse accéder au terrain."
D'autres propositions ont été faites par l'ASFO : l'installation de caméras identifiées aux abords et dans l'enceinte, le déplacement des bancs de touche en face de la tribune, pour que "notre staff ne soit pas surpris par un intrus". Il a également demandé la mise en place d'une seule voie d'entrée au stade. Pour l'heure, aucune de ces dispositions n'a été prise par la mairie.
Des jeunes prêts à jeter l'éponge
"Hier, cela aurait pu aller encore plus loin," estime le président de l'AS Fontaine-d'Ouche. Et les conséquences de ces agressions sont nombreuses. Dans un mail envoyé à plusieurs élus dijonnais, Nasserdine Gaouir explique que "certains éducateurs et jeunes pensent à jeter l'éponge car ils se sentent démunis et abandonnés."
"Des parents et des enfants venant de Talant ont peur de venir aux entraînements"
Nasserdine Gaouir
Auprès de France 3, l'AS Fontaine-d'Ouche indique avoir envoyé cinq mails pour alerter sur les dangers des matchs à de nombreux élus dijonnais. Mais un dialogue de sourds se serait installé avec la mairie. "Nous n'avons plus de contact avec madame Claire Tomaselli [l'adjointe au sport] depuis un an et demi. Aucun élu ne s'est déplacé pour venir observer l'état du terrain," déplore le président de l'ASFO.
"Nous sommes un club associatif. Les bénévoles ne peuvent assurer, à eux seuls, toute la sécurité sur et aux alentours du stade." Il termine, amer :
"Vous allez voir, on va rapidement passer à autre chose. Et la seule chose qui va arriver, c'est que nous allons nous faire taper dessus."
Nasserdine Gaouir
Contactée, la ville de Dijon a indiqué ne pas vouloir communiquer, car il s'agit selon elle d'une affaire de droit commun entre deux individus. Le parquet de Dijon précise de son côté qu'aucune interpellation n'a eu lieu pour l'heure ; une enquête de flagrance est en cours.