Partir, puis revenir. C'est le parcours de trois filles et fils d'agriculteurs du Châtillonnais, dans le nord de la Côte-d'Or. Après de longues études, d'autres expériences professionnelles, et plusieurs années passées ailleurs, ces enfants du pays sont revenus vivre sur leurs terres d'origine.
Manon Lechenet est aux petits soins pour ses brebis en ce moment. Les premiers agnelages ne vont plus tarder, une période cruciale pour la jeune femme installée comme éleveuse de moutons depuis janvier 2020 dans le Châtillonnais, où elle a grandi.
"Je suis partie faire mes études en région parisienne. Et je suis revenue en tant que bergère dans les alpages avec des vaches. Après je suis partie en Écosse, où j'ai vraiment découvert le mouton", raconte la bergère. "Revenir ici, ça a été une grande joie. C'est revenir à côté de mes parents, de ma sœur qui est déjà installée."
Manon commercialise aujourd'hui la viande de ses agneaux en circuit court. Au village, d'autres enfants du pays lui ont ouvert les portes de leur atelier de transformation.
"On ne regrette absolument pas notre choix"
Florence Molé, elle, est revenue ici il y a dix ans. Après avoir travaillé en Bretagne et en Australie, elle perpétue la tradition familiale de l'élevage de porc. Mais elle s'est tournée vers le bio dès le départ.
"C'est vrai que c'est devenu plus ou moins une évidence, parce qu'on s'est rendu compte que l'agriculture telle que mes parents la faisaient était arrivée à son terme, détaille-t-elle. Il fallait qu'on prenne un tournant, qui a été l'agriculture biologique. On ne regrette absolument pas notre choix, parce qu'on a un vrai retour à la terre."
Ce retour à la terre, c'est aussi le choix qu'a fait Benjamin Verdot il y a maintenant quatre ans. Ce fils d'agriculteurs ne regrette pas ses années passées ailleurs, bien au contraire.
"J'ai fait mes études à Dijon et Chalon-sur-Saône. Après, j'ai été technicien agricole. Cela m'a apporté des compétences techniques que je n'aurais pas forcément eues si je n'avais pas fait ça", affirme-t-il. "Cela m'a beaucoup aidé. Ça apporte une ouverture d'esprit sur ce qui se fait ailleurs."
Benjamin cultive aujourd'hui une cinquantaine de fruits et légumes qu'il vend en direct dans son magasin, où on retrouve les produits d'autres agriculteurs locaux, comme Manon et Florence qui partagent avec lui la même vision de la ruralité.
Le 19/20 de France 3 Bourgogne consacre une édition spéciale jeudi 21 octobre à la ruralité. Qu’est-ce que la ruralité ? Qu’est-ce qu’elle représente en termes de population, d’habitants ? Si la ville offre des facilités et des perspectives, la campagne est-elle le cadre de vie idéal ?
Avec plusieurs reportages et des invités, nous tenterons de répondre à ces questions en direct depuis le village de Lux, en Côte-d'Or, à partir de 19h.