L'ancienne gare de Châtillon-sur-Seine est en vente pour... 36001 euros !

L'ancienne gare de Châtillon-sur-Seine a été mise en vente sur un site de vente aux enchères dédié aux collectivités. La gare et sa maison d'habitation attenante sont en vente pour... 36001 euros (prix de départ). 491 mètres carrés, à rénover entièrement, disponibles au centre-ville de Châtillon.

C'est un ensemble de bâtiments désaffectés depuis une quarantaine d'années qui se retrouve en vente sur le site agorastore.fr. La vente débutera mardi 15 novembre, à partir de midi, jusqu'au 17 novembre à 16 heures. 

Une gare à l'abandon depuis mai 1980

Le site de près de 500 mètres carrés habitables, à rénover, avait été mis en vente dès 2015, certaines tentatives d'acquéreurs n'ayant pas pu aboutir.

La gare de Châtillon a cessé de fonctionner pour le trafic voyageurs à partir de mai 1980.

La gare, avec son hall d'accueil et bureaux, ainsi qu'un étage avec des logements, représente 375 mètres carrés. Il y a aussi "une maison d’habitation de 116 mètres carrés, à ce jour accessible par le sud de la parcelle – par le nouveau découpage, une nouvelle entrée devra être désignée", selon l'annonce du site.

De plus, tout est à rénover, l'intérieur des bâtiments est profondément dégradé (vandalisé), comme l'attestent les clichés du site internet.

La maison d'habitation nécessite aussi un rafraîchissement en profondeur.

Mais attention, pour la rénovation, le site précise que sont interdits "les dancings et boîtes de nuit, les bâtiments commerciaux dont l’activité est liée à la vente d’alimentation de plus de 300 mètres carrés et les nouvelles constructions agricoles".

Ce qui demeure autorisé, ce sont "les ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement), sous réserve qu’elles n’entraînent pour le voisinage aucune incommodité ni insalubrité dans leur fonctionnement, les commerces dont l’emprise au sol du bâtiment fait moins de 200 mètres carrés, les logements, les hébergements, les bureaux, les activités de service".

Toujours dans le cadre d'une rénovation, il faut noter que le bâtiment est "localisé en servitude de monuments historiques". C’est pour cette raison que "l’avis des architectes des Bâtiments de France est nécessaire dans le cadre de travaux affectant la façade et la structure".

Je regrette cette vente, j'aurais aimé pouvoir acquérir cet ensemble pour la commune il y a 10 ans

Hubert Brigand, député (LR) de Côte-d'Or

L'ancien maire de la commune de Montbard et maintenant député de Côte-d'Or, Hubert Brigand (LR) "regrette la vente aux enchères".

Il s'explique : "Il y a une dizaine d'années, la ville a essayé de l'acheter. On a eu d'énormes difficultés pour trouver le bon interlocuteur, ça a pris deux ou trois ans, et la SNCF en voulait un prix exorbitant, ce qui fait qu'au bout de six ou sept ans de discussions, on n'a pas donné suite [...] Le prix de l'époque avoisinait les 300 000 euros, ce qui était incompatible avec des finances privées ou publiques, compte-tenu de l'investissement qu'il fallait réaliser derrière pour faire en sorte que ce bâtiment soit aux normes."

Le député du Nord Côte-d'Or voit derrière cette vente une occasion manquée : "On a pendant des années construit ou réaménagé des bâtiments existants, pour des structures privées, pour des administrations, pour des entreprises, pour des bureaux, donc ça aurait été je pense, une bonne idée de réhabiliter ce bâtiment pour le faire vivre. On n'a jamais pu obtenir vraiment des garanties, de bon interlocuteurs, le bon prix avec la SNCF, ce qui est très dommage."

Mais pour le défenseur des communes rurales, il y a une question de fond autour de l'environnement et de l'abandon par la SNCF de ses petites structures ferroviaires : "Au-delà de cet échec avec la SNCF, pour toutes les questions d'environnement, on ferme des gares, on remet des bus sur la route, il y en 5 qui vont partir de Châtillon aujourd'hui, on marche sur la tête ! On est toujours en souci, nous, en milieu rural, des dessertes. Et là finalement, c'est pas là qu'on va désenclaver le milieu rural. Ces disparitions des gares, c'est vraiment un non-sens par rapport au contexte environnemental en ce moment."

Pour la SNCF, la vente de gares est un fait "rare"

Selon le service communication Bourgogne-Franche-Comté de la SNCF, "les ventes de gares, y compris aux enchères, restent des cas rares dans l’histoire ferroviaire (et de fait, ne font pas l’objet de statistiques détaillées)."

La SNCF précise que "le site de Châtillon-sur-Seine est ouvert à l’achat depuis 2015 : un certain nombre d’expertises ayant été conduites avant la décision de sa vente. Le prix demandé était bien inférieur au montant évoqué par l'ancien maire de Châtillon. La valeur de l'ensemble avait fait l’objet d’une évaluation par France Domaine (à un montant supérieur à la mise en vente actuelle), et certaines tentatives d’acquéreurs n’avaient pas pu aboutir de leur côté."

La vente aux enchères débutant mardi offre, selon la SNCF, "l’opportunité à des personnes, ferrovipathes ou non, amatrices de belles pierres, de s’offrir un site emblématique, issu du patrimoine ferroviaire de ce territoire. Reliée à Ravières, la ligne de Châtillon est empruntée par des circulations de trains de céréales alimentant les sites de Poinçon et Brion-sur-Ource. La gare de Châtillon est également desservie pour les voyageurs par des autocars Mobigo."

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