Des petits déjeuners gratuits pour les élèves des écoles de Chenôve

Depuis ce lundi 20 septembre, six groupes scolaires de Chenôve (Côte-d'Or) proposent à leurs élèves des petits déjeuners gratuits, dans le cadre du dispositif de lutte contre la pauvreté mené par l'État. Beaucoup d'enfants ne prennent pas de repas le matin pour des raisons économiques.

13 % des enfants inscrits en établissement d’éducation prioritaire se rendent chaque jour à l'école sans avoir mangé le matin. Pour réduire cette statistique, l’État a lancé en 2019 le dispositif  "Un petit déjeuner à l'école". L'initiative, gratuite pour les parents, est testée depuis ce lundi 20 septembre dans six groupes scolaires de Chenôve. Une première en Côte-d’Or.

À l’école Gambetta, 21 élèves ont ainsi pu déguster entre 8h15 et 9h des céréales, un yaourt, des kiwis, accompagnés d’un bol de chocolat au lait. Au total, 2 000 enfants répartis dans les 12 établissements scolaires de Chenôve (6 écoles et 6 collèges) pourraient bénéficier de l’opération à terme.

Les parents d’élève ont été sollicités pour donner leur accord. "Le petit déjeuner est un moment intime. Nous n’avons pas voulu priver les parents de ce moment. Sur les 50 % de réponse, 100 % étaient favorables à l’expérimentation", précise Thierry Falconnet, maire (PS) de Chenôve.

Une des mesures du plan de lutte contre la grande pauvreté

Le dispositif "Un petit déjeuner à l’école" entre dans le plan de lutte contre la grande pauvreté présenté par Emmanuel Macron en 2018. Par manque de temps, ou en raison de l’absence des parents le matin, certains élèves font l’impasse sur le petit déjeuner. Les aspects économiques font également partie des raisons invoquées dans le fait de ne pas consommer de repas le matin.

Ces temps de repas gratuits sont alors organisés dans les établissements d’éducation prioritaire renforcée. Mais à Chenôve, toutes les écoles et collèges sont concernés. "Pour éviter les faits de stigmatisation des écoles et des enfants, nous avons souhaité que l’expérimentation soit étendue aux six groupes scolaires", indique le maire de la commune. Au total, le coût pour la ville est de 6,70 euros par repas, avec une aide de l’État de 1,30 euros.

Le but est également d’éduquer les enfants aux bonnes pratiques alimentaires. "Nous ne servons pas de biscuits à l’huile de palme par exemple. Nous sommes sur des produits de saison, des produits locaux et des produits frais", salue Thierry Falconnet.

Le petit déjeuner est un repas fondamental pour pouvoir commencer les apprentissages et être concentré tout au long de la matinée.

Élodie Pasteur, inspectrice de l'Éducation nationale de la circonscription de Chenôve

"On pose le principe que quand on a bien petit déjeuné, on va apprendre plus facilement et avoir moins ces fringales qui peuvent, soit endormir, soit démobiliser les élèves sur la matinée", ajoute Élodie Pasteur, inspectrice de l'Éducation nationale de la circonscription de Chenôve. Selon le Plan national nutrition-santé, le petit déjeuner représente en effet entre 20 et 25 % des apports énergétiques sur une seule journée.

Une expérimentation jusqu'au 8 octobre

Parmi les 21 enfants présents ce matin à l’école Gambetta, Inesse, 8 ans, semble ravie. "Je suis venue pour manger avec mes amis. C’est bon !", s’enthousiasme la jeune élève de CE2. "Je suis inscrit là le lundi et le mardi. Je suis venu car j’adore manger à la cantine !", confie quant à lui Yanis*, lui-aussi en CE2..

De mars à juin 2019, le dispositif "Un petit déjeuner à l’école" a été expérimenté dans près de 400 établissements volontaires. Généralisé depuis septembre 2019, il a notamment bénéficié à 153 000 élèves en 2019-2020.

Du côté de Chenôve, l’opération sera testée jusqu’au 8 octobre, avant une potentielle généralisation. Le maire de la commune espère pouvoir associer les parents d'élèves à ces moments de repas.

*les prénoms des enfants ont été changés.

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