De nouvelles fouilles ont débuté ce lundi 21 août à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or), sur le site d'Alésia. Les recherches vont durer quatre semaines et auront pour but d'appréhender l'organisation du centre de la ville gallo-romaine.
Ce sont des vestiges qui datent de plus de 2 000 ans. Ce lundi 21 août, le site archéologique d'Alésia, à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or) lance de nouvelles fouilles. Le chantier doit durer un mois. L'occasion d'en apprendre d'avantage sur la ville gallo-romaine.
C'est donc une dizaine de personnes qui sont à pied d'œuvre depuis cette semaine. Au programme : opération de décapage. "Ça va permettre d'enlever les terres végétales avec la pelle mécanique et d'arriver directement sur les niveaux archéologiques", décrit Mathieu Ribolet, directeur de l'opération, au micro de Mazigh Abdelli.
Une des rues principales d'Alésia retrouvée
Et les premiers coups de pelle ont permis de découvrir des rues, des morceaux de céramique, une ancienne route et les vestiges d'un bâtiment qui s'est effrondré. Le tout au nord du monument d'Ucuetis, un site qui constituait le centre-ville de la cité gallo-romaine.
"On a trouvé une des rues principales d'Alésia. On la cherchait, on l'a trouvée. On va chercher les bâtiments qui la bordent maintenant. Tout ça, ça donne des éléments par rapport à l'organisation du plan de la ville", raconte Fabienne Creuzenet, ingénieure d’étude en archéologie à l’université de Bourgogne, chargée de recherche sur le site d’Alésia.
"Il y a l'émotion de ce qui est là, nous attend depuis plus de 2 000 ans. Et il y a toutes les informations que ça nous donne."
Fabienne Creuzenet, ingénieure d’étude en archéologie
C'est la quatrième opération de fouilles dans le secteur depuis 2020. Car seuls 10 à 15 % du site d'Alésia ont été fouillés. À quelques mètres des fouilles lancées ce lundi, un autre bâtiment est étudié. Il l'est depuis trois ans, mais recèle encore quelques secrets. Entre 50 centimètres et 1 mètre de terre sont encore à sonder.
"On vient terminer cette fouille et collecter des indices de datation et des éléments pour mieux comprendre la chronologie du bâtiment. Dans la terre qu'on va enlever, on va découvrir des objets utiles pour comprendre la date de la dernière fréquentation", détaille Mathieu Ribolet.
"La bataille a rendu le site célèbre dans l'Histoire. Et puis scientifiquement, c'est un site très intéressant pour nous parce que sont fossilisés sous nos pieds plusieurs siècles d'occupation."
Mathieu Ribolet, responsable des fouilles
Une fois les fouilles terminées, s'en suivra un important travail d'analyse des objets et données découvertes. Un rapport des recherches devrait être rendu en mars 2024. "Alésia, c'est un terrain fabuleux car tout est accessible. C'est un site qui n'a pas été occupé après l'Antiquité, il n'y a pas de ville au-dessus. Ça nous permet d'apprendre un peu mieux comment la ville s'est construite et comment elle a évolué".
Les recherches permettront également d'enrichir la collection du MuséoParc, à quelques mètres du site. "On va avoir des objets à montrer, ça va nous permettre d'expliquer aux visiteurs la vie quotidienne des Gallo-romains, d'enrichir la connaissance du site", se félicite Laurent Bourdereau, directeur du musée.
Et après ces quatre semaines de fouilles, de nouvelles campagnes de recherche dans les sols devraient avoir lieu à Alésia. "On a une population d'artisans, on a un forum, un théâtre, un centre historique. Il faut faire perdurer ces campagnes de fouille, c'est très important", conclut Laurent Bourdereau.
En France, 1 000 opérations archéologiques sont menées chaque année en France, dont 250 fouilles selon le ministère de la Culture.